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PRÉFACE

DU TRADUCTEUR.

Mon dessein, dans cette traduction, n’est pas d’instruire les savans, mais d’amuser ceux qui n’ont pas eu le loisir de le devenir. Comme je n’aspire point à donner des modèles aux uns, je crois pouvoir faire des copies pour les autres. On aurait donc grand tort, si l’on me reprochait que je n’ai pas rendu toutes les grâces de mon original. Je serai trop content, si j’en ai grossièrement ébauché les traits.

Plus j’ai lu Pline le Jeune, plus il m’a paru que trois qualités principales, quoiqu’en différens degrés, le caractérisent. Beaucoup de finesse dans les pensées, assez d’enjouement dans le style, infiniment de noblesse dans les sentimens. Je sais bien que son esprit n’a pas été du goût de tout le monde. L’un de nos auteurs modernes, qui s’est acquis le plus de réputation dans le même genre d’écrire, trouve que les expressions de Pline sont trop concertées, et que sa manière de penser n’est point assez naturelle. Il se déchaîne contre lui, le met fort au des -