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nodore, Rhodiens.

25 De même les palais des Césars sur le mont Palatin ont été remplis de statues magnifiques par Cratère associé à Pythodore, par Polydeucès associé à Hermolaüs, par un autre Pythodore associé à Artèmon : quant à Aphrodisius de Tralles. Il travailla seul. Le Panthéon d’Agrippa a été décoré par Diogène d’Athènes, et les Caryatides qui sont aux colonnes de ce temple passent pour des chefs-d’œuvre, ainsi que les statues posées sur le faîte : mais à cause de la hauteur, ces statues sont moins appréciées.

26 Sans honneur et exclu de tous les temples est l’Hercule, auquel les Carthaginois sacrifiaient tous les ans une victime humaine ; il est debout, à terre, au-devant de l’entrée du portique des Nations. Il y avait près du temple du Bonheur les statues des Thespiades, dont une, d’après Varron, inspira de l’amour au chevalier romain Junius Pisciculus. Elles sont admirées aussi par Pasitélès (XXXV, 45), qui a composé cinq livres sur les ouvrages les plus renommés dans tout l’univers. Cet artiste, né sur la côte grecque de l’Italie, et ayant reçu le droit de cité romaine avec les villes de cette contrée, a fait le Jupiter d’ivoire qui est dans le temple de Métellus, sur le chemin du champ de Mars. Se trouvant un jour au port où étaient des bêtes féroces d’Afrique, et regardant à travers les barreaux de la cage un lion qu’il figurait, il arriva qu’une panthère s’échappa d’une autre cage, au grand danger de cet artiste si scrupuleux. On dit qu’il a fait beaucoup d’autres ouvrages, sans spécifier nominativement quels ils sont.

27 Arcésilaüs aussi (XXXV, 45) est vanté par Varron. Cet auteur rapporte avoir eu de lui une lionne de marbre et des Amours ailés jouant avec elle, les uns la tenant en laisse, les autres la faisant boire dans une corne, d’autres lui chaussant des brodequins ; le tout d’un seul bloc. Il dit aussi que les quatorze Nations, autour du théâtre de Pompées, sont de Coponius.

28 Je lis que Canachus, vanté parmi les statuaires en bronze (XXXIV, 19, 25), a fait des ouvrages en marbre. Il ne faut pas oublier non plus Sauras et Batrachus, Lacédémoniens, qui ont fait les temples renfermés dans les portiques d’Octavie. Quelques-uns pensent qu’ils étaient fort riches, et qu’ils avaient construit ces ouvrages à leurs dépens, espérant y inscrire leur nom, mais que, l’inscription leur ayant été refusée, ils y suppléèrent en un autre lieu et d’une autre façon : toujours est-il qu’aujourd'hui encore on voit gravés sur les tores des colonnes un lézard et une grenouille, emblèmes de leurs noms. Il est constant que dans le temple de Jupiter les peintures ainsi que tous les ornements se rapportaient au culte d’une déesse : voici comment : le temple de Junon étant achevé, les portefaix chargés du transport des figures se méprirent, dit-on; par religion on laissa subsister l’erreur, comme si les dieux eux-mêmes eussent fait cet échange : aussi le temple de Junon offre-t-il, de son côté, les ornements qui devaient appartenir à Jupiter.

28 De petits ouvrages en marbre ont aussi donné de la réputation à leurs auteur : Myrmécidès, qui a fait un quadrige et le cocher couverts des ailes d’une mouche (VII, 21), et Callicrate, qui a fait des fourmis dont les ailes et les pattes échappent à la vue.

V

VI.
Nous nous en tiendrons là sur les sculpteurs en marbre et sur les artistes les plus renommés. À ce propos je remarquerai que les