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decine. (XVI.) On distingue deux terres de Samos, l’une nommée collyre, l’autre aster. Pour être estimée, la première doit être fraîche, légère, et collant à la langue ; la seconde est plus compacte ; elle est blanche. Toutes deux se brûlent et se lavent. Il en est qui préfèrent la première. Elles sont bonnes dans l’hémoptysie. On les incorpore dans les emplâtres siccatifs et dans les compositions ophtalmiques.

LIV

1 La terre d’Érétrie présente autant de différences : en effet il y en a une blanche et une cendrée ; cette dernière est préférée en médecine. La bonne doit être molle, et si avec on trace une raie sur le cuivre, y laisser une marque violette. Les vertus et l’usage de cette terre en médecine ont été exposés à l’article des couleurs (XXXV, 21).

LV

1 Toutes les terres (c’est ici le lieu où nous le dirons) se lavent à grande eau et se sèchent au soleil ; puis on les triture dans l’eau, on les abandonne à elles-mêmes jusqu’à ce qu’elles se déposent et qu’on puisse en former des pains ; on les fait cuire dans des creusets, qu’on agite souvent.

LVI

1 Parmi les substances médicamenteuses est la terre de Chios ; elle est blanche, et a les mêmes propriétés que celle de Samos. On l’emploie surtout en cosmétique pour les femmes : de même la terre de Sélinonte. Celle-ci est d’une couleur laiteuse, et se délaye très-promptement dans l’eau. Délayée dans le lait, on l’emploie pour reblanchir les murailles. La pulgitis, très-semblable à la terre d’Érétrie, est seulement en masses plus grosses, et colle à la langue. Elle agit comme la terre cimoliée, moins énergiquement cependant. L’ampélitis ressemble beaucoup au bitume. On en reconnaît la bonté quand elle se fond dans l’huile comme la cire, et quand, grillée, elle garde sa couleur noire. Elle est émolliente et résolutive : de plus, on l’incorpore aux médicaments, principalement à ceux qui ont pour objet d’embellir les paupières et de noircir les cheveux.

LVII

(XLII.)
1
Il y a plusieurs genres de craies, parmi lesquels on compte deux terres cimoliées employées en médecine, l’une blanche, l’autre tirant sur le purpurissum (XXXV, 26). Toutes deux, humectées avec du vinaigre, résolvent les tumeurs et arrêtent les fluxions. Elles guérissent les panus et les parotides, et, en topique, les lichens et la pustules. Si on y ajoute de l’aphronitre, de l’huile de cyprus (XII, 51) et du vinaigre, elles dissipent l’enflure des pieds : il faut faire ce traitement au soleil, et au bout de six heures laver la partie avec de l’eau salée.

2 Avec de l’huile de cyprus et de la cire, elle est bonne pour les gonflements du testicule. La craie a aussi une vertu réfrigérante, et en liniment elle arrête les sueurs excessives ; aussi, prise avec du vin, dans un bain, elle guérit les papules. On vante surtout celle de Thessalie. On en trouve dans la Lycie, près de la ville de Bubon. La terre cimoliée a encore un notre emploi, à savoir, pour les étoffes. Celle qu’on apporte de Sardaigne, et qu’on nomme sarde, n’est bonne que pour les tissus blancs ; on ne s’en sert pas pour les étoffes de couleur. C’est la moins estimée de toutes les terres cimoliées. On estime davantage celle d’Ombrie et celle qu’on nomme roche. 3 La roche a la propriété de grossir en trempant dans l’eau ; elle se vend au poids ; la sarde, à la mesure. L’ombrique ne sert qu’a donner du lustre aux étoffes. Il ne sera pas hors de propos de dire quelques