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la rate et des reins32, et pour les pertes ; on l’emploie de même contre les poisons, et contre les blessures faites par les serpents terrestres et marins ; aussi entre-t-elle dans tous les antidotes.

XV

1 Parmi les autres rubriques, celles d’Égypte et d’Afrique sont très utiles aux ouvriers en bois, parce qu’elles sont le mieux absorbées par les peintures.

XVI

1 Les mines de fer33 produisent aussi l’ocre. Brûlée dans des pots neufs, bien lutés, l’ocre donne la rubrique ; plus elle a été calcinée, mieux cela vaut. Toutes les rubriques sont siccatives ; aussi sont-elles bonnes dans les emplâtres, même pour l’érysipèle.

XVII

1 Une demi-livre de sinopis du Pont, dix livres de sil brillant (XXXIII, 56), deux livres de mélinum de Grèce, le tout mêlé et trituré ensemble pendant douze jours, donne le leucophoron (XXXIII, 20), c’est-à-dire un mordant qu’on emploie pour fixer l’or sur le bois.

XVIII

1 Le parætonium est ainsi appelé du lieu où il se trouve en Égypte. On dit que c’est une écume de la mer solidifiée avec le limon, et effectivement on y rencontre de petites coquilles. Il y en a aussi dans l’île de Crète et à Cyrène. À Rome on le falsifie avec de la terre cimoliée, bouillie et épaissie. Le meilleur se vend un denier (0, fr. 82) les six livres. De toutes les couleurs blanches c’est la plus grasse et la plus durable pour les enduits, à cause de son poli.

XIX

1 Le mélinum est blanc aussi ; le meilleur vient de l’île de Mélos. Il s’en trouve à Samos ; mais ce dernier n’est pas employé par les peintres, vu qu’il est trop gras. Ceux qui l’extraient se couchent à terre, pour en chercher la veine entre les pierres. En médecine il a le même emploi que la craie d’Érétrie. De plus, il sèche la langue par son contact ; il fait tomber les poils, il rend les cheveux plus fins. On le vend un sesterce (0 fr., 21) la livre. La céruse est une troisième couleur dans la classe des couleurs blanches ; nous en avons traité à propos des minerais de plomb (XXXIV, 54). Il y avait aussi une céruse native que l’on trouvait à Smyrne, dans le domaine de Théodolus ; les anciens s’en servaient pour peindre les navires. Maintenant toute la céruse se fait avec du plomb et du vinaigre, comme nous l’avons dit.

XX

1 La découverte de l’usta (brûlée) est due au hasard, de la céruse ayant été brûlée dans des vases lors34 de l’incendie du Pirée. Le premier qui s’en servit fut Nicias, nommé plus haut (XXXV, 10) ; aujourd’hui on regarde comme la meilleure celle d’Asie, appelée aussi purpurea. L’usta se vend six deniers (4 fr. 92) la livre. On en fabrique aussi à Rome, en calcinant du silis marbré, qu’on éteint dans le vinaigre. Sans l’usta on ne peut ombrer.

XXI

1 L’érétrie tire son nom du territoire qui la produit (IV, 21, 2). Nicomaque et Parrhasius s’en sont servis. Elle est réfrigérante et émolliente ; cuite, elle cicatrise les plaies ; elle est surtout bonne comme siccatif, ainsi que pour les douleurs de tête et pour faire découvrir les suppurations internes : on reconnaît, en effet, qu’il y a du pus si l’érétrie appliquée mouillée sur la peau ne se dessèche pas.

XXII

1 La sandaraque et l’ocre, d’après Juba, sont des productions de Topaze, île de la mer Rouge ; mais il ne nous en vient pas35. Nous avons dit comment se fait la saudaraque (XXXIV, 55). On fabrique aussi de la fausse sandaraque en calcinant de la céruse dans un fourneau. La couleur de cette substance doit être celle de la