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l’automne qui suivra sera beau, couvert, et peu venteux.

2. La sérénité de l’automne annonce un hiver venteux. Quand l’éclat des étoiles s’obscurcit soudainement, et cela sans nuage ni brouillard, c’est l’annonce de pluies ou de tempêtes violentes. Si l’on voit voltiger de nombreuses étoiles, laissant une traînée blanchissante, elles présagent du vent dans cette direction. Si elles courent dans le même sens, les vents seront constants ; inconstants, si elles courent dans des directions différentes. Si des cercles renferment quelqu’une des planètes, de la pluie viendra.

3. Il y a dans le signe de l’Écrevisse deux petites étoiles, nommées les Anons ; le petit espace qui les sépare est occupé par un petit nuage qu’on appelle la Crèche : quand par un ciel serein ce nuage cesse d’être visible, c’est le présage d’une tempête violente. Si des deux étoiles la septentrionale est dérobée par le brouillard, le vent du midi sévit ; l’Aquilon, si c’est la méridionale. Un arc-en-ciel double annonce la pluie ; après la pluie, un beau temps qui n’est pas aussi assuré. De nouveaux cercles autour de quelques astres présagent la pluie.

LXXXI. 1. Lorsqu’en été il a tonné plus qu’il n’a éclairé, c’est l’annonce du vent du côte où il tonne ; de pluie, au contraire, s’il y a eu moins de tonnerres que d’éclairs. Quand par un ciel serein il éclaire et il tonne, cela présage du mauvais temps. L’orage sera horrible si les éclairs partent des quatre parties du ciel. Quand il éclaire seulement du côté de l’Aquilon, c’est un présage de pluie pour le lendemain. Quand il éclaire du côté du septentrion, c’est le présage du vent du nord. Quand par une nuit sereine il éclaire du côté du vent du sud, ou du Corus ou du Favonius, il y aura du vent et de la pluie de ces côtés. Le tonnerre du matin indique le vent, le tonnerre du midi la pluie.

LXXXII. 1. Quand par un ciel serein on volt les nuages se mouvoir, on doit attendre le vent du côté, quel qu’il soit, où les nuages se meuvent ; s’ils s’agglomèrent en un seul point, l’approche du soleil les dispersera. Si cela arrive du côté de l’Aquilon, c’est présage de veut ; si du côté du midi, c’est présage de pluie. Au coucher du soleil, si les nuages s’écartant à droite et à gauche de cet astre se répandent dans le ciel, ils annoncent une tempête. Très noirs du côté du levant, ils menacent de pluie pour la nuit ; du côté du couchant, pour le lendemain. Si les nuages se répandent en grande quantité du côté du levant comme des flocons de laine, c’est un présage de pluie pour trois jours. Quand les nuages s’arrêtent sur le sommet des montagnes, c’est signe de mauvais temps ; si les sommets des montagnes s’éclaircissent, c’est signe de beau temps. Un nuage chargé et blanchâtre, qu’on appelle tempête blanche, annonce la grêle. Un nuage isolé, bien que petit, même dans un ciel serein, annonce un vent orageux.

LXXXIII. 1. Les nuages descendant du haut des monts, ou tombant du haut du ciel, ou s’arrêtant dans les vallées, annoncent du beau temps.

LXXXIV. 1. Après viennent les pronostics tirés des feux qu’on a sur terre : pâles et faisant du bruit, ils annoncent les tempêtes ; les champignons qui se forment aux lampes annoncent la pluie ; si la flamme est flexueuse et vacillante, c’est l’indice de vent : il en est de même quand les lampes s’éteignent d’elles-mêmes ou s’allument difficilement ; il en est de même encore quand il s’y forme des amas d’étincelles pendantes, ou quand le charbon adhère aux vases qu’on retire du feu, ou quand le feu couvert écarte la cendre chaude ou lance des étincelles,