meilleure exposition est connexe pour les vignes et les arbres qui les portent. Virgile, (Georg., II, 398) condamne l’exposition au couchant ; d’autres la préfèrent à celle du levant. Je remarque que plusieurs approuvent celle du midi, et je ne pense pas qu’il y ait à cet égard aucun précepte absolu à donner. La nature du sol, le caractère du lieu, les influences du ciel, doivent diriger l’industrie du cultivateur. 9 En Afrique, l’exposition des vignobles au midi est nuisible à la vigne et insalubre pour le vigneron ; c’est que cette contrée est dans la zone méridionale : aussi celui qui là tournera ses plantations au couchant ou au nord combinera le mieux l’action du sol avec celle du ciel. Quand Virgile condamne le couchant, il n’est pas douteux que la condamnation du nord y est implicitement renfermée ; et cependant, dans l’Italie cisalpine, les vignobles sont en grande parte exposés au nord, et l’expérience a appris qu’il n’en est pas de plus productifs. 10 La considération des vents est importante aussi. Dans la province Narbonnaise, dans la Ligurie et une partie de l’Étrurie, on regarda comme inhabile celui qui plante sous le vent Circus (ii, 46), et comme habile celui qui choisit une exposition oblique à ce vent : c’est lui en effet qui tempère l’été dans ces contrées ; mais la violence en est d’ordinaire si grande, qu’il enlève les toits (iii.). Quelques-uns subordonnent le ciel au sol : quand ils plantent un vignoble dans un lieu sec, ils l’exposent au levant et au nord ; dans un lieu humide, au midi. On emprunte aux variétés mêmes de la vigne des motifs d’élection : on plante des vignes précoces dans les expositions froides, afin que le raisin en mûrisse avant le froid ; 1 les fruits et les vignes qui haïssent la rosée, on les expose au levant, afin que le soleil emporte aussitôt cette humidité les fruits et les vignes qui aiment la rosée, on les expose au couchant ou même au nord, afin qu’ils en jouissent plus longtemps. La plupart, se bornant à suivre la nature, ont conseillé d’exposer les vignes et les arbres au nord-est ; Démocrite pense que de cette façon le fruit devient plus odorant. (iv.) Nous avons parlé, dans le second livre, du vent du nord-est et des autres vents (ii, 46 et 47) ; dans le livre suivant nous parlerons de plusieurs phénomènes célestes : en attendant, ce qui paraît probant en faveur de la salubrité de l’exposition au nord-est, c’est que les arbres exposés au midi perdent toujours leurs feuilles avant les autres. 12 Une cause semblable agit sur les contrées maritimes. En certaines localités les vents de mer sont nuisibles, dans la plupart ils sont utiles. Certaines plantations se plaisent à apercevoir la mer de loin, mais on ne gagne rien à les en approcher davantage. Même influence est celle des fleuves et des étangs ; ils brûlent par les brouillards qui s’en échappent, ou rafraichissent les ardeurs trop grandes. Nous avons dit (xvi, 30 et 31) quels végétaux aimaient l’ombre et même le froid. En conséquence, c’est à l’expérience qu’il faut surtout se fier.
III.
1 Après le ciel vient la terre, dont il n’est pas plus facile d’exposer les influences. Rarement le même terroir convient aux arbres et aux céréales, et même la terre noire, telle qu’on la trouve dans la Campanie, n’est pas partout ce qu’il y a de mieux pour les vignes ; non plus que la terre d’où sortent des exhalaisons légères ; non plus que la terre rouge, préconisée par beaucoup d’auteurs. Le terroir crétacé dans le territoire d’Alba Pompéia (iii, 17) et l’argile sont préférés pour les vignes à tous les autres, quoique ce soient des sols très gras ; ce qu’on ne veut pas pour la
non statim auferente eas sole. 8 Conexa et situs vinearum arbustorumque ratio est, quas in horas debeant spectare. Vergilius ad occasus seri damnavit, aliqui sic maluere quam in exortus. A pluribus meridiem probari adverto, nec arbitror perpetuum quicquam in hoc præcipi posse. Ad soli naturam, ad loci ingenium, ad cæli cuiusque mores dirigenda sollertia est. In Africa meridiem vineas spectare et viti inutile et colono insalubre est, quoniam ipsa meridianæ subiacet plagæ, quapropter ibi, qui in occasum aut septentriones conseret, optime miscebit solum cælo. Cum Vergilius occasus improbet, nec de septentrione relinqui dubitatio videtur. Atqui in cisalpina Italia magna ex parte vineis ita positis compertum est nullas esse fertiliores. 10 Multum rationis optinent et venti. In Narbonensi provincia atque Liguria et parte Etruriæ contra circium serere imperitia existimatur, eundemque oblicum accipere providentia. Is namque æstates ibi temperat, sed tanta plerumque violentia, ut auferat tecta. (iii.) Quidam cælum terræ parere cogunt, ut, quæ in siccis serantur, orientem ac septentriones spectent, quæ in umidis, meridiem. Nec non ex ipsis vitibus causas mutuantur, in frigidis præcoces serendo, ut maturitas antecedat algorem. 11 Quæ poma vitesque rorem oderint, contra ortus, ut statim auferat sol, quæ ament, ad occasus vel etiam ad septentriones, ut diutius eo fruantur. Cæteri fere rationem naturæ secuti in aquilonem obversas vites et arbores poni suasere. Odoratiorem etiam fieri talem fructum Democritus putat. (iv.) Aquilonis situm ventorumque reliquorum diximus secundo volumine dicemusque proximo plura cælestia. Interim manifestum videtur salubritatis argumentum, quoniam in meridiem etiam spectantium semper ante decidunt folia. Similis et in maritimis causa. 12 Quibusdam locis adflatus maris noxii, in plurimis iidem alunt. Quibusdam satis e longinquo aspicere maria iucundum, propius admoveri salis halitum inutile. Similis et fluminum stagnorumque ratio. Nebulis adurunt aut æstuantia refrigerant. Opacitate atque etiam rigore gaudent quæ diximus. Quare experimentis optime creditur.
III.
1 A cælo proximum est terræ dixisse rationem, haud faciliore tractatu, quippe non eadem arboribus convenit et frugibus plerumque, nec pulla, qualem habet Campania, ubique optima vitibus, aut quæ tenues exhalat nebulas, nec rubrica multis laudata. Cretam in Albensium Pompeianorum agro et argillam cunctis ad vineas gene-