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est plus mauvais ; ce qui les distingue, c'est que ce dernier est vert et l’autre blanc. L'omphacium de vigne se fait avec la vigne psythienne (xiv, 11) ou amminéenne (xiv, 5, 2), quand les grains sont de la grosseur d'un pois, avant le lever de la Canicule. On cueille le raisin dans sa première fleur (xxiii, 4), et on en exprime le jus; le résidu se cuit au soleil, et on évite de le laisser exposé aux rosées nocturnes. Le jus se recueille dans un vase de terre; puis ou le conserve dans un vase de cuivre de Chypre. Le meilleur omphacium est roux, âcre et sec. Le prix en est de 6 deniers (4 fr. 92) la livre. Ou le prépare encore d’une autre façon : on pile le raisin non mûr dans des mortiers, on le sèche au soleil , et ou eu fait des pastilles.

LXI. [1] (xxviii.) Il faut rapprocher de ces substances le bryon, chaton du peuplier blanc (xxiv, 32). Le meilleur vient aux environs de Gnide ou en Carie, dans des lieux dépourvus d'eau, ou secs et âpres. La seconde qualité est le bryon du cèdre de Lycie. A cette catégorie appartient encore l'œnanthe, c'est la grappe de la vigne sauvage ; on la recueille quand elle est en fleur, c'est-à-dire quand l'odeur en est la meilleur ; on la sèche sur un linge étendu à l'ombre, et on la serre dans des tonneaux. La meilleure vient de la Parapotamie; la seconde en qualité, d'Antioche et de Laodicée de Syrie ; la troisième, des montagnes de la Médie : cette dernière est préférable pour les usages médicaux. Quelques-uns donnent la prééminence sur toutes à celle de l'île de Chypre. Quant à celle d'Afrique, elle n’est que pour les médecins ; ou la nomme massaris. Quel qu'en soit le pays, la vigne sauvage blanche donne une meilleure œuanthe que la noire.

LXII. [1] La parfumerie emploie encore un arbre nommé par les uns élate (l’élate est dans notre langue le sapin), par les autres palmier, par d'autres spathe (23) (phœnix dactylifera, L.). On estime le plus celui du désert d'Ammon, puis celui d'Égypte, en troisième lieu celui de Syrie; Il n'est odorant que dans les lieux dépourvus d'eau; la larme en est grasse, on la mêle aux parfums pour dompter l'huile.

LXIII. [1] La Syrie est aussi le pays du cinname nommé camaque (24). C’est le suc exprimé d'une noix ; il diffère beaucoup du suc du vrai cinname (xii, 61), mais il en approche par son odeur agréable. Le prix en est de 40 as (2 fr.) la livre.