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laissant un goût agréable. A l’intérieur il est semblable a un roseau, et rempli de jus. Vers le lever de la Canicule, des vermisseaux ailés y volent et le rongent, vermoulure qui en salit le suc. Après le styrax de Syrie on vante celui de Pisidie, de Sidon, de Chypre, de Cilicie ; celui de Crète n’est pas estimé. Celui du mont Aman en Syrie est employé par les médecins, et encore plus par les parfumeurs. [2] De quelque pays qu’il provienne, ou préfère celui qui est roux, tenace et onctueux ; celui qui est furfuracé et couvert d’une moisissure blanche est plus mauvais. On le falsifie avec de la résine de cèdre ou de la gomme ; d’autres fois, avec du miel ou des amandes amères ; tout cela se reconnaît au goût. Le meilleur se vend 8 deniers (6 fr. 56). Il vient aussi en Pamphylie, mais il est plus acre et moins juteux.

LVI. [1] Le même mont Aman en Syrie produit le galbanum (bubon galbanum, L.), d’une férule nommée stagonitis (qui dégoutte), comme la résine produite. On prise surtout le cartilagineux, pur comme la gomme ammoniaque et nullement ligneux. On le falsifie avec des fèves ou du sacopenium (xx, 75) (21). Brûlé pur, il met en fuite les serpents par son odeur. Ou le vend 5 deniers (4 fr. 10) la livre ; il n’est employé qu’en médecine. LVII. [1] (xxvi.) La Syrie fournit encore a la parfumerie le panax (pastinaca opopanax, L.), qui croit aussi dans la Psophide, contrée de l’Arcadie, autour des sources de l’Érymanthe, en Afrique et dans la Macédoine. C’est une férule particulière, haute de cinq coudées ; elle jette d’abord quatre feuilles, puis six, couchées a terre, très-grandes et arrondies, semblables dans le haut à des feuilles d’olivier ; la graine est suspendue a des bouquets, comme dans les férules. On obtient le suc en incisant la tige dans le temps de la moisson, et la racine en automne. On estime celui qui, coagulé, est blanc ; on estime moins le pale ; on rebute le noir. Le meilleur se vend 2 deniers (1 fr. 64) la livre.

LVIII. [1] La férule appelée spondylion (heracleum sphondylium, L.) ne diffère de la précédente que par les feuilles, qui sont plus petites, et découpées comme celles du platane ; elle ne croit que dans les lieux ombragés. La graine qui porte le même nom a l’apparence de celle du silis (xx, 18), (seseli tortuosum, L.) ; on ne l’emploie qu’en médecine (xxiv, 16).

LIX. [1] La Syrie donne encore le malobathron (22), arbre a feuilles roulées et d’une apparence desséchée ; on en exprime une huile pour les parfums. L’Égypte fournit davantage de cette huile ; cependant la plus estimée vient de l’Inde. La, dit-on, le malobathron croit dans les marais, comme la lentille. Il est plus odorant que le safran ; Il est noirâtre, rugueux, et à une sorte de goût de sel. Le malobathron blanc est moins estimé ; il se moisit promptement en vieillissant. Le goût en doit être semblable a celui du nard ; chauffé dans du vin, il exhale une odeur supérieure à toutes les autres. Les variations du prix sont quelque chose de prodigieux : d’un denier (0 fr. 62) la livre, il va à 300 (246 fr.) ; quant à l’huile, elle se vend 60 deniers (49 fr. 20) la livre.

LX. [1] (xxvii.) L’omphaclum est aussi une huile ; on l’obtient de deux arbres, l’olivier et la vigne, et de deux façons pour chaque arbre. On prépare l’omphaclum d’olive en exprimant l’olive encore blanche. Celui qui se fait avec le drupe (xv, 2) (on appelle ainsi l’olive qui change de couleur, sans être cependant assez mûre pour être mangée)