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XXVII. (XIII.) [1] L’asarum (asarum curopaeum, L.) a les propriétés du nard, et quelques-uns l’appellent nard sauvage. Il a les feuilles du lierre, plus rondes seulement et plus mol-les, la fleur pourprée, la racine du nard des Gaules, la graine aciniforme, d’une saveur chaude et vineuse. Il fleurit deux fois par an dans les montagnes ombragées. Le meilleur est celui du Pont, ensuite celui de Phrygie, en troisième lieu celui d’Illyrie. On l’arrache quand il commence à avoir des feuilles, on le sèche au soleil. II se moisit rapidement, et il perd sa vertu. On a trouvé récemment en Thrace une herbe dont les feuilles ne diffèrent en rien du nard de l’Inde.

XXVIII. [1] La grappe d’amomum (cissus vitiginea, L.) est employée, c’est le produit d’une vigne indienne sauvage ; d’autres ont pensé qu’elle provenait d’un arbrisseau semblable au myrte, de la hauteur d’un palme. On l’arrache avec la racine, on en forme des bottes avec pré-caution ; car il est fragile tout d’abord. On estime surtout celui qui a les feuilles semblables à celles du grenadier, sans rides, et d’une couleur rousse. Au second rang est celui qui est pâle. L’amomum qui ressemble à de l’herbe vaut moins, et le moins bon de tous est le blanc, couleur qu’il prend aussi en vieillissant. Le prix de la grappe est de 60 deniers (49 fr. 20) la livre ; égrené, l’amomum vaut 48 deniers (39 fr. 36).

[2] Il naît aussi dans la partie de l’Arménie qu’on nomme Otène, dans la Médie, et dans le Pont. On le falsifie avec des feuilles de grenadier et une solution de gomme ; il se colle à ces feuilles, et on le roule en forme de grappe. Il y a encore ce qu’on appelle l’amomis, offrant moins de veines, plus dure et moins odorante ; ce qui montre que ce n’est pas de l’amomum, ou que c’est de l’amomum cueilli avant la maturité.