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jouissent le plus longtemps, si l’on considère l’éternité. Évaluons en outre le repos de la nuit, et nous verrons que chacun ne vit que la moitié du temps de sa vie ; l’autre moitié se passe dans un état semblable à la mort, on dans le tourment, si le sommeil ne vient pas. On ne compte pas non plus les années de l’enfance, qui ne se connait pas ; de la vieillesse, qui vit pour souffrir. Et tant de sortes de dangers, tant de maladies, tant de craintes, tant de soucis, la mort tant de fois implorée, tellement qu’il n’y a pas de souhait plus fréquent ! La nature n’a rien donné de meilleur à l’homme que la brièveté de la vie, Les sens s’émoussent, les membres s’alourdissent, la vue, l’ouïe, la faculté de marcher meurent avant le reste, ainsi que les dents mêmes et les instruments de l’alimentation ; et cependant on compte ce temps dans celui de la vie, Aussi l’on cite comme une chose extraordinaire un seul exemple. celui ce Xénophile le musicien, qui vécut cent cinq ans sans aucune incommodité. Mais, hélas ! tout le reste (ce que n’éprouvent pas les autres animaux) ressent, à des heures réglées, une chaleur funeste ou un frisson qui parcourt tous les membres ; périodicité qui ne se borne pas aux heures, mais qui est aussi tierce, quarte et même annuelle. Il est jusqu’à une sorte de maladie où l’on meurt par la raison (28). La nature a imposé aux maladies même certaines règles : la fièvre quarte ne commence jamais au solstice d’hiver ni dans les mois d’hiver; certaines affections ne se montrent pas après la soixantième année de la vie ; d’autres cessent à la puberté, surtout chez les femmes (XXVII, 10); les vieillards ressentent très peu l’influence des épidémies pestilentielles. Car il arrive que des maladies attaquent des nations entières, ou en frappent certaines classes, tantôt les esclaves, tantôt les grands. À ce sujet, on a observé que les maladies pestilentielles marchent des contrées méridionales vers l’occident, qu’elles ne se propagent presque jamais dans une autre direction, qu’elles ne surviennent pas l’hiver, et que la durée n’en dépasse pas trois mois.

LII. (I.I.) Voici les signes de mort : rire dans l’affection avec transport ; dans l’affection de la raison (29), ramasser les fétus et plisser continuellement les couvertures ; un sommeil ou le malade ne sent pas qu’on le remue ; l’écoulement involontaire des liquides qu’on s’excuse de nommer. Les signes les moins douteux sont dans l’aspect des yeux et des narines, dans un décubitus constant sur le dos, dans un pouls inégal ou filiforme, et les autres symptômes qu’a observés Hippocrate, prince de la médecine (Pronostic). Tandis que les signes de mort sont innombrables, il n’y en a point qui garantisse la santé ; et, au sujet des gens bleu portants, Caton le Censeur, dans l’ouvrage adressé à son fils, prononce, cette sentence, qui est une sorte d’oracle : qu’une jeunesse sénile est l’indice d’une mort prématurée. La multitude des maladies est infinie : Phérécyde de Syros est mort de la vermine qui pullulait sur toutes les parties de sou corps, Quelques uns ont continuellement la fièvre, par exemple C. Mécène; dans les trois dernières années de sa vie il n’eut pas une heure de sommeil. Le poète Antipater de Sidon était saisi de la fièvre tous les ans pendant un seul jour, qui était celui de sa naissance, et, arrivé a une vieillesse assez avancée, il fut emporté par un de ces accès.

Llll.(x,11,) Aviola, personnage consulaire, re-

tempus intuentibus, Quid qnod aestimalioue nocluruœ ratim modo servitiis, modo prooorum ordini, aliosque quietis, dimidio quisque spatio vitœ suœ vivit? Pars pergradus, Qns lu re observatum, a merldiauis parti- œqua mortî similis exlgilur, aut pœnae, nisi contigit bus ad occasum solis peslllentlam semper ire z nec un- quies, Nec reputsntur iufantiœ anni, qui sensu csrent: quam fers aliter z non tiieme, nec ut teruos excsdat non scncclœ, in pœnam viva cis, Tot pericnlornm genera, menses, tot morbi, tot melus, tot curae. lolîes invocata morte, Lll. (ui,) Jam signa letalla : in furoris morbo rlsum : t ut nullum frequeutlus sit volum. Natura vero nilili lxo· sapientiœ vero œgritudine, fimbrisrum curam et stra- 3 minibus brevitate vitae prœstitit melius, Hebescunt sensus, gulœ vestis plicaturas : a somuo moveutium neglectum, membre torpent, prœmoritur vlsus, auditus, incessus, prœfandi liumoris e corpore eflluvium zin oculorum qui- deutes etiam sc ctborum instrumenta : et tamen vitae dem et naxium aspectu indubitata maxime, atque etiam hoc tempus annumeratur, Ergo pro miraculo et id soli- ( supino assidue cuhitu : venai-um inasquabili aut formi- tarium reperitur exemplum, Xenophilum inusicum centuin csnte percussu: quœque alia Bippocrati principi medicines et qninque annls vixisse sine ullo corporis incommodo. observata sunt. Et quum iuunnierahllia sintmortis signs, at hercules reliquis omnibus per singulas membrornm, nalutis securitatisquc nulla sunt: quippe qumn cansorius partes, qualiler nullis aliis animalibus, cerlis pestifer Cato ad filium de validis quoque observatiouem, ut ex calor remeat lioris, aut rigor : neque boris modo, sed et oracnlo aliquo, prodiderit :Seuilemjuvenlam praemstum diebus noctibusque trinis quadrinisve, etiam anno toto. mortis esse siguum. Morborum vero tam iufinilu est 2 Alque etiam morbus est aliquis, per sapientiam moii. multitudo, ut Plierecydes Syrius serpentium mullitu- 4 Morbis euim quoque quasdam leges uatura posuit. Qua- diue ex eorpore ejus erumpente exspiraverit. Quibusdam drini circuitus febrem, nunquam hruma, nunquam lii- perpetua febrls est, sieut C. Mœceuati. Eidem tricnnio beruis mensibus inclpere : quostlsm post sexagesimuin supremo, nullo horœ momento contigit somnus, Anu- _ vita: spatium non accidere : alios pubertate deponi, a pater Sidouius poeta omuibus auuis, uno die tantum femiuis prœcipue. Senes minime senlire pestilentiam. natali, corripiebatur febre, et eo oonsumtus est satis 1’Samque et uuiversis gentibus ingruunt morbi, et gene- ionga senecta, so.