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cande, Navectabe, Cumi, Agrospi, Ægipa, Candrogari, Araba, Summara.

La région au dessus de Sirbitum, où cessent les montagnes, renferme, d’après quelques auteurs, les Ethiopiens maritimes, les Nisicastes, les Nisites, mot qui signifie homme à trois et quatre yeux ; non qu’ils soient ainsi conformés, mais parce qu’ils excellent a lancer les flèches. Du côté du Nil, qui s’étend au-dessus des grandes Syrtes et de l’océan méridional, Dalion dit que ce sont des peuples n’usant que d’eau de pluie, appelés Cisores, Longopores ; qu’à partir des Œcalices (V, 8), à cinq journées de marche, sont les Usibalques, les Isuèles, les Pharusiens, les Valiens, les Cispiens. Le reste est désert ; puis viennent des espaces livrés aux fables. A l’ouest sont les Nigres, dont le roi n’a qu’un œil, et dans le front ; les Agriophages, qui se nourrissent surtout de chair de panthère et de lion ; les Pamphages, qui mangent de tout ; les Anthropophages, qui se nourrissent de chair humaine ; les Cynamolges, qui ont des têtes de chien ; les Artabatites, qui errent comme les quadrupèdes sauvages ; puis les Hespériens, les Pérorses, qui, avons-nous dit (V, 1, 10 et 8, 1), sont sur les confins de la Mauritanie. Une partie des Éthiopiens ne vivent que de sauterelles fumées et salées, dont ils font provision pour l’année ; ces hommes ne passent pas quarante ans.

D’après Agrippa, le pays entier des Éthiopiens avec la mer Rouge, a en long 2.170.000 pas ; en large, avec l’Égypte supérieure, 1.298.000. Quelques uns ont détaillé ainsi la longueur : de Meroé à Sirbitum, une navigation de douze journées ; de là aux Davelles, douze ; des Davelles à l’océan Éthiopique, six jours de marche ; en somme la plupart des auteurs s’accordent à compter, de l’Océan à Méroé, 625.000 pas ; de là à Syène il y a la distance que nous avons indiquée (VI, 35, 6). L’Éthiopie est orientée du levant d’hiver au couchant d’hiver ; la partie qui est au midi a de vastes forêts ou l’ébène domine ; dans son milieu, une haute montagne, penchée sur la mer, brûle de feux éternels ; les Grecs l’ont appelée Théon ochéma (Char des dieux). De là, en quatre jours de navigation, on arrive au promontoire nommé Hesperion ceras (Corne occidentale), touchant à l’Afrique, près des Éthiopiens hespériens. Quelques-uns placent aussi dans ces parages des collines d’une médiocre hauteur, couvertes d’ombrages agréables, et séjour des Ægipans et des Satyres (V, 8).

XXXVI. (XXXI.) Un grand nombre d’îles sont dans cette mer, d’après Éphore, Eudoxe et Timosthène ; Clitarque dit qu’on parla à Alexandre d’une île tellement riche, que les habitants donnaient un talent d’or pour un cheval ; d’une autre, où l’on trouve un mont Sacré couvert d’une forêt épaisse, dont les arbres laissaient couler un parfum d’une suavité merveilleuse. En face du golfe de Perse est une île nommée Cerné, opposée à l’Éthiopie : on n’en connaît ni la grandeur ni la distance au continent. On dit que la population en est exclusivement éthiopienne. Éphore rapporte que les navigateurs qui y cinglent de la mer Rouge ne peuvent s’avancer, à cause des chaleurs, au delà de certaines colonnes : on appelle ainsi de petites îles. D’après Polybe, Cerné est à huit stades (mètres 1.472) du continent, en face du mont Atlas, à l’extrémité de la Mauritanie. D’après Cornélius