Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/293

Cette page n’a pas encore été corrigée

pelés Ascites (VI, 32), parce que, plaçant des planches sur deux outres de peau de bœuf, ils attaquent les navigateurs avec des flèches empoisonnées. Juba compte encore parmi les Troglodytes ceux qui sont nommés Thérothoes (Chacals-chasseurs), parce qu’ils atteignent le gibier à la course, de même que les Ichthyophages nagent aussi bien que les animaux marins, les Bargènes, les Zagères, les Chalybes, les Saxines, les Syrèques, les Darèmes, les Domazanes. De plus, il dit que les habitants des bords du Nil depuis Syène jusqu’à Méroé sont non des Éthiopiens, mais des Arabes ; que la ville d’Héliopolis, qui, avons-nous dit dans la description de l’Égypte (V, 9, 3), est non loin de Memphis, a aussi les Arabes pour fondateurs. Il y a même des auteurs qui enlèvent la rive ultérieure [orientale] du Nil à l’Éthiopie, et l’adjoignent à l’Afrique, dont les habitants se seraient répandus sur les deux rives à cause de l’eau. Quant à nous, laissant à chacun le soin de se faire une opinion là-dessus, nous allons énumérer les villes dans l’ordre de leur situation sur l’un et l’autre bord.

XXXV. Depuis Syène (V, 10), et d’abord sur la rive Arabique, la nation des Catadupes (V, 10, 4 et 16) ; puis les Syénites. Villes : Tacompsos, que quelques-uns ont appelée Thathice, Aranium, Sesanium, Sandura, Nasaudum, Anadoma, Cumara, Peta, Bochiana, Leuphithorga, Tantarène, Moechindira, Noa, Gophoa, Gystate, Mégéda, Léa, Rhemnia, Nupsia, Diréa, Pataga, Bagada, Dumana, Rhadata, où l’on adorait pour divinité un chat d’or ; Boron dans les terres ; Mallos tout près de Méroé : telle est l’énumération de Bion.

Juba parle autrement : La ville de Megatichos sur une montagne, entre l’Égypte et l’Éthiopie, portant le nom de Myrsos chez les Arabes ; puis Tacompsos, Aranium, Sesanium, Pide, Mamuda, Corambis ; auprès de cette ville une source de bitume ; Hammodara, Prosda, Parenta, Mama, Tessara, Gallas, Zoton, Graucome, Emeum, les Pidibotes, les Hebdomecontacomètes, les Nomades vivant dans des tentes ; Cyste, Pemma, Gadagale, Paloïs, Primis, Nupsis, Daselis, Patis, Gambreves, Magase, Segasmala, Cranda, Denna, Cadeuma, Thena, Batha, Alana, Macum, Scammos, Gora dans une île ; puis Abala ; Androcalis, Sere, Mallos, Agoce.

Sur la rive Africaine, on cite : une autre Tacompsos portant le nom de la précédente, ou n’en étant peut-être qu’une partie : Magora, Sen, Edosa, Pelenaria, Pyndis, Magusa, Bauma, Linitima, Spintum, Sydopta, Gensora, Pindicitora, Agugo, Orsima, Suasa, Maumarum, Urbis, Mulon, ville que les Grecs ont appelée Hypaton ; Pagoargas, Zamnes, où commencent les éléphants ; Mamblia, Berresa, Cetuma. Il y eut jadis aussi en face de Méroé une ville nommée Epis, détruite avant que Bion n’écrivît.

Voilà les villes qu’on a citées jusqu’à Méroé ; aujourd’hui il n’en existe presque plus aucune, ni sur l’un ni sur l’autre côté. Toujours est-il que des soldats prétoriens, envoyés avec un tribun militaire, ont, dans ces derniers temps, annoncé n’avoir trouvé que des déserts, à l’empereur Néron, qui, entre autres guerres, songeait une expédition en Ethiopie. Les armes romaines y ont aussi pénétré du temps du dieu Auguste, sous la conduite de P. Pétronius, appartenant à