or), et une troisième, surnommée Épidires (Sur-le-col), remarquable par sa situation : elle est en effet, placée sur un col très-allongé, là où le détroit de la mer Rouge sépare l’Afrique de l’Arabie par un intervalle de 7.500 pas. Là est l’île de Tytis, qui produit aussi des topazes.
Au delà, les forêts où est Ptolémaïs, fondée sur le lac Monoleus par Philadelphe, pour la chasse des éléphants, et surnommée par cette raison Épithéras (Pour-la-chasse) : cette région est celle dont nous avons parlé dans 2e livre (II, 75), et où, 45 jours avant le solstice d’été et 45 jours après, il n’y a pas d’ombre à midi ; dans les autres heures l’ombre est tournée au midi ; hors ces 90 jours, elle est tournée au nord ; au lieu qu’à la première Bérénice l’ombre disparaît, il est vrai, à midi, le jour même du solstice d’été, mais on ne remarque rien autre. Elle est à 602.000 pas de Ptolémaïs : grand exemple ! lieu témoin d’un prodige de l’esprit humain ! là la mesure du monde a été trouvée ; car, en partant du calcul incontestable des ombres, Ératosthène a pu indiquer la dimension de la terre. Puis vient la mer Azanienne ; le promontoire que quelques-uns ont appelé Hispalus ; le lac Mandalum ; l’île Colocasitis, et, en haute mer, plusieurs îles où abonde la tortue ; la ville de Suché : l’île de Daphnis ; la ville des Adulites, fondée par des esclaves fugitifs égyptiens : c’est le plus grand marché des Troglodytes et même des Éthiopiens ; elle est à cinq jours de navigation de Ptolémaïs ; on y porte beaucoup d’ivoire, des cornes de rhinocéros, des cuirs d’hippopotames, des écailles de tortues, des sphingies (sorte de singe), et des esclaves. Au delà, les Éthiopiens laboureurs ; les îles dites d’Aliaeos ; les îles Bacchias et Antibacchias ; l’île de Straton ; puis sur la côte d’Ethiopie un golfe inconnu, ce qui est étonnant, car les négociants trafiquent sur des points plus éloignés ; le cap sur lequel est la source de Cucios, visitée des navigateurs ; au delà le port d’Isis, éloigné de la ville des Adulites de dix jours de navigation pour un vaisseau allant à rames, et où l’on porte la myrrhe de la Troglodytique ; deux îles en face du port, appelées Pseudopyles ; dans le port même deux îles appelées Pyles ; dans l’une d’elles des colonnes de pierre (VI, 32) portant des inscriptions en caractères inconnus ; au delà le golfe Abalite ; l’île de Diodore, et d’autres îles désertes ; sur le continent aussi, des déserts ; la ville de Gaza ; le cap et le port Mossylique, où l’on apporte le cinnamome ; Sésostris vint jusque-là avec son armée.
Quelques-uns placent au delà, sur le rivage une seule ville d’Éthiopie, Baragaza. Juba prétend qu’au promontoire Mossylique commence la mer Atlantique, et qu’à l’aide du Corus (vent du coucher d’été) on irait, longeant son royaume de Mauritanie, jusqu’à Cadix. Il ne faut pas omettre ici d’exposer toute sa manière de voir : suivant lui, du promontoire des Indiens, appelé Lepteacra et par d’autres Drepanum, il y a en ligne droite, en doublant Exusta, jusqu’à l’île Malchu, 1.500.000 pas ; de là au lieu qu’on nomme Scénéos, 225.000 ; de là à l’île d’Adanos, 150.000 ; ce qui fait jusqu’à la grande mer 1.875.000. Tous les autres ont pensé que la chaleur brûlante du soleil en empêchait la navigation. De plus, le commerce est en butte aux pirateries d’Arabes insulaires ap-