Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/289

Cette page n’a pas encore été corrigée

Acila, où l’on s’embarque pour l’Inde ; le pays Amithoscuta ; Damnia ; les grands et les petits Mizes ; les Drimates. Le promontoire des Naumachéens est en face de la Carmanie, à 50.000 pas : on raconte qu’il s’y passa un événement singulier : Numénius, nommé gouverneur de la Mésène par le roi Antiochus, y vainquit le même jour les Perses dans un combat naval, et, la marée s’étant retirée, dans un combat de cavalerie ; il éleva sur ce lieu un double trophée, l’un à Jupiter, l’autre à Neptune.

En face, dans la haute mer, est l’île d’Ogyris, célèbre par le tombeau du roi Erythras ; elle est à 125.000 pas du continent, et elle en a 112.000 de tour. Une autre non moins célèbre est dans la mer Azanienne ; elle se nomme île de Dioscoride (Socotora), et est à 280.000 pas du cap Syagrus (Fartach), qui est le plus en dehors.

Au midi, sur la terre ferme, les Ausarites (XII, 45) ; puis un trajet de huit jours de marche à travers les montagnes : nations, les Larendans, les Catabanes, les Gébanites, avec plusieurs villes, dont les plus grandes sont Nagia, et Tamna (XII, 32) avec soixante-cinq temples, nombre qui témoigne de sa grandeur ; un promontoire (Syagrus ?), d’où l’on compte 50.000 pas à la terre ferme des Troglodytes ; les Toaniens, les Ascites, les Chatramotites, les Tomabéens, les Antidaléens, les Lexianes, les Agréens, les Cerbanes, les Sabéens, les plus connus des Arabes à cause de l’encens, et dont les tribus s’étendent sur l’une et l’autre mer. Villes qui leur appartiennent sur le rivage de la mer Rouge, Marane, Marma, Corolia, Sabatha ; dans l’intérieur, les villes de Nascus, Cardava, Carnus et Tomala, où l’on apporte les parfums. Un district appartient aux Atramites (XII, 32), dont la capitale est Sabota, renfermant dans son enceinte soixante temples ; mais la ville royale est Mariaba. L’Atramitide occupe un golfe de 94.000 pas, rempli d’îles où croissent les parfums. Aux Atramites touchent dans l’intérieur des terres les Minéens ; sur le bord de la mer habitent les Elamites avec une ville de même nom ; leurs voisins sont les Cagulates, la ville de Sibi, que les Grecs appellent Apate ; les Arses, les Codans, les Vadéens, avec une grande ville ; les Banasaséens, les Léchiens ; l’île de Sygaros, où les chiens n’entrent pas ; si on les y porte, ils hurlent sur les rivages et y meurent. Un golfe profond où sont les Léanites, qui lui ont donné leur nom ; leur capitale est Agra, et dans le golfe Laeana, ou, suivant d’autres, Ælana ; car le golfe lui-même a été appelé par les auteurs latins Ælanitique, par d’autres Ælénatique, par Artémidore Ælénitique, par Juba Lænitique. Le tour de l’Arabie depuis Charax jusqu’à Læana est, d’après les auteurs, de 4.770.000 pas ; Juba pense que le tour en est d’un peu moins de 4.000.000 de pas. L’Arabie est la plus large, au nord, entre les villes Héroum et Charax.

Maintenant énumérons ce qui reste dans l’intérieur. Selon les anciens, aux Nabatéens confinaient les Thimanéens ; maintenant ils ont pour voisins les Tavènes ; suivent les Suellènes, les Arracènes, les Arènes ; une ville, qui est le rendez-vous de tout le commerce ; les Hémuates, les Analites ; les villes de Domatha et d’Egra ; les Thamudènes ; la ville de Badanatha ; les Carréens ; la ville de Carriata ; les Achoales ; la ville de Phoda ; les Minéens (XIII, 35), tirant, d’après l’opinion vulgaire, leur origine de Minos, roi de Crète, et auxquels appartiennent les Charméens ;