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route pendant la nuit à cause de la chaleur, et qu'on passe le jour dans les haltes, le trajet, de Coptos à Bérénice, demande douze jours.

On se met en mer au milieu de l'été, avant le lever de la Canicule ou immédiatement après ; au bout de trente jours environ, on arrive à Océlis d'Arabie, ou à Cane, de la région de l'encens. Il y un troisième port appelé Muza, où les navigateurs qui vont en Inde ne touchent pas ; il n'est fréquenté que par les négociants en encens et en parfums arabiques. Dans l'intérieur est une ville nommée Saphar, capitale du pays, et une autre ville nommée Save. Pour ceux qui vont en Inde le point de départ le plus avantageux est Océlis ; de là avec le vent Hippalus, on navigue pendant quarante jours jusqu'à Muziris, premier marché de l'Inde, peu désirable à cause des pirates voisins qui occupent le lieu appelé Nitries ; il n'est pas non plus riche en marchandises ; en outre, le mouillage des navires est loin de la terre, et c'est avec des chaloupes que l'on fait le chargement et le déchargement. Le roi de ce pays, pendant que j'écrivais ceci, était Célébothras. Un port plus favorable est celui de la nation des Nelcanidiens, appelé Barace : là règne Pandion, dans une ville méditerranée éloignée du marché, et appelée Modura. Le pays d'où l'on apporte le poivre à Barace, sur des chaloupes faites d'un seul arbre, se nomme Cottonara. Tous ces noms de nations, de ports ou de villes, ne se trouvent chez aucun des anciens auteurs ; d'où il résulte que l'état des lieux change. On revient de l'Inde au commencement du mois égyptien tybi, qui est notre mois de décembre, ou tout au moins avant le sixième jour du mois égyptien méchir, c'est-à-dire avant nos ides de janvier (le 13 de janvier) ; de la sorte on revient dans la même année. On revient de l'Inde avec le vent Vulturne (du lever d'hiver), et lorsqu'on est entré dans la mer Rouge, avec l'Africus (du coucher d'hiver) ou l'Auster (du midi). Maintenant revenons à notre sujet.

XXVII. Néarque a écrit que la côte de Carmanie a 1.250.000 pas ; depuis son commencement jusqu'au fleuve Sabis, 100.000 pas ; de là on trouve des vignobles et des champs cultivés jusqu'au fleuve Andanis, pendant 25.000 pas ; le pays s'appelle Armuzia. Villes de la Carmanie, Zéthis et Alexandrie.

XXVIII. Puis, en ces parages, la mer fait une double irruption dans les terres, sous le nom de mer Rouge chez les Latins, et chez les Grecs de mer Érythrée, du nom du roi Erythras, ou, suivant d'autres, à cause de la couleur rouge qu'elle présente, soit que cette couleur provienne de la réflexion des rayons du soleil, soit qu'elle tienne à la teinte de la terre et du sable, ou à la nature de l'eau elle-même. (XXIV.) Elle se divise en deux golfes : celui qui est à l'orient s'appelle golfe Persique, il a 2.500.000 pas de tour d'après Eratosthène. En face est l'Arabie, dont la longueur est de 1.200.000 pas ; puis vient un second golfe, nommé Arabique. La mer qui entre dans les golfes s'appelle mer Azanienne (VI, 34). L'entrée du golfe Persique a 5.000 pas de large, 4.000 d'après d'autres. De cette entrée au fond du golfe, il est à peu près certain qu'il y a en ligne directe 1.125.000 pas ; il est configuré comme une tête humaine. Onésicrite et Néarque ont écrit que du fleuve Indus jusqu'au golfe Persique, et de là jusqu'à Babylone, par les marais de l'Euphrate, il y a 2.500.000 pas.