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chent à l'île Patale. De l'extrémité de cette île aux portes Caspiennes, la distance est de 1.925.000 pas.

Ici ensuite, au bord opposé (est) de l'Indus, habitent des peuples sur qui on a des renseignements certains, les Amates, les Bolinges, les Gallitalutes, les Dimures, les Mégares, les Ordabes, les Mèses ; puis les Ures, les Silènes ; ensuite, des déserts pendant 250.000 pas ; au delà de ces déserts, les Organages, les Abaortes, les Sibares, les Suertes ; après ces peuples, des déserts pareils aux précédents ; puis les Sarophages, les Sorges, les Baraomates, les Umbrittes, formant 12 nations, dont chacune a deux villes ; les Asènes, habitant trois villes, dont la capitale est Bucéphale, fondée par Alexandre dans le lieu où a été enterré son cheval de ce nom ; au-dessus d'eux, des peuples montagnards placés au pied du Caucase, les Soléades, les Sondres ; en passant l'Indus et en suivant son cours, les Samarabriens, les Sambrucènes, les Bisambrites, les Osiens, les Antixènes, les Taxilles, avec la ville célèbre de Taxila : là déjà la contrée s'est abaissée et aplanie, et elle porte dans son ensemble le nom d'Amanda : quatre peuples, les Peucolaïtes, les Arsagalites, les Gérètes, les Asoens.

En effet, la plupart ne font pas du fleuve Indus la limite occidentale de l'Inde, mais ils y ajoutent quatre satrapies, les Gédrosiens, les Arachotes, les Ariens, les Paropamisades, (XXI.) et la dernière limite de l'Inde est alors le Cophès ; d'autres prétendent que tout cela appartient à l'Arie. La plupart attribuent aussi à l'Inde la ville de Nysa, le mont Mérus, consacré à Bacchus, d'où vient la fable qui le fait naître de la cuisse de Jupiter, et le pays des Astacans, qui produit la vigne, le laurier, le buis, et tous les fruits de la Grèce. Quant aux particularités mémorables et presque fabuleuses que l'on rapporte sur la fertilité du sol, sur les espèces de grains et d'arbres, sur les quadrupèdes, les oiseaux et les autres animaux, nous en parlerons en lieu et place dans le reste de l'ouvrage. Ajournons pour un moment les quatre satrapies, dans la hâte que nous avons d'arriver à l'île de Taprobane.

Mais auparavant il faut citer d'autres îles : Patalé, que nous avons dit (VI, 23,2) être à l'embouchure même de l'Indus, de figure triangulaire, de 220.000 pas de large ; hors de l'embouchure du fleuve, les îles de Chryse et d'Argyre, abondantes, je pense, en mines ; car je suis peu disposé à croire ce que quelques-uns ont rapporté, que le sol en est d'or et d'argent ; à 20.000 pas, l'île de Crocala ; à 12.000, l'île de Bibaga, pleine d'huîtres et de coquillages ; puis, à 9.000 pas, Toralliba, et plusieurs autres sans nom.

XXIV. (XXII.) Taprobane a été longtemps regardée comme un autre monde, sous le nom de terre des Antichthones. Au siècle et aux expéditions d'Alexandre le Grand on doit savoir qu'elle est une île. Onésicrite, commandant de sa flotte, a écrit que les éléphants y sont plus grands et plus belliqueux que dans l'Inde ; Mégasthène, qu'elle est partagée par un fleuve, que les habitants sont appelés Paléogones, et que leur pays est plus abondant en or et en grosses perles que celui des Indiens. Erastosthène a même donné la mesure de cette île, 7,000 stades (myr.128, 8), en long et 5.000 (myr. 92) en large, ajoutant qu'elle n'a point de villes, mais qu'elle renferme 700