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habitants, né dans l'embranchement du Caucase, qu'on appelle Paropamise, coulant d'abord à l'orient, reçoit lui aussi 19 rivières ; les plus célèbres sont l'Hydaspe, qui en amène quatre autres, le Cantabras, qui en amène trois, l'Acésine et l'Hypasis, qui sont navigables eux-mêmes. Toutefois, modeste, pour ainsi dire, nulle part il n'a plus de 30 stades (kil. 9, 2) de large, et plus de 15 pas de profondeur. Il forme une île très grande, nommée Prasiane, et une autre plus petite, nommée Patale. Navigable, d'après les auteurs les plus modérés, pendant l'espace de 1.240.000 pas, il semble accompagner le soleil dans sa marche, court à l'occident, et se jette dans l'Océan. Quant à la mesure de la côte jusqu'à l'Indus, je vais indiquer, comme je la trouve, par distances, bien qu'il n'y ait aucune concordance entre les itinéraires : de l'embouchure du Gange au promontoire des Calingiens et à la ville de Dandagula, 625.000 pas ; jusqu'à Tropina, 1.225.000 ; jusqu'au promontoire de Perimula, où est le plus célèbre marché de l'Inde, 750.000 ; jusqu'à la ville située dans l'île que nous avons nommée tout à l'heure, Patala, 620.000.

Nations montagnardes entre l'Indus et la Jomane, les Césiens, les Cétriboniens vivant dans les bois ; puis les Megalles, dont le roi a 500 éléphants, et un nombre mal connu de fantassins et de cavaliers ; les Chryséens, les Parasanges, les Asanges, dont le pays est plein de tigres, qui arment 30.000 fantassins, 300 éléphants, 800 cavaliers ; et que renferme l'Indus, et, pendant 625.000 pas, une ceinture de montagnes et des déserts : au-dessous des déserts, les Dares, les Sures ; puis, de nouveau, des déserts de 187.000 pas, où les sables entourent des terres, comme la mer des îles ; au-dessous de ces déserts, les Maltécores, les Singiens, les Marohens, les Rarunges, les Morunes, tous peuples montagnards, qui, étendus sans interruption le long de la côte de l'Océan, sont indépendants, sans rois, et ont beaucoup de villes sur les escarpements des montagnes ; puis les Naréens, à qui sert de borne le Capitalia, le plus haut des monts indiens ; les habitants de ce mont, qui sur l'autre versant exploitent des mines considérables d'or et d'argent ; les Oratures, dont le roi n'a, il est vrai, que 10 éléphants, mais des forces considérables en infanterie ; les Varétates, qui, soumis à un roi, ne nourrissent pas d'éléphants, se fiant à leur infanterie et à leur cavalerie ; les Odomboères, les Salabastres, les Horates, avec une belle ville défendue par des fossés marécageux, dont les crocodiles, très avides de chair humaine, ne permettent le passage que sur un pont : on cite encore chez eux une autre ville, Automela, placée sur la côte, ou cinq rivières viennent aboutir à un même point ; c'est un marché célèbre. Leur roi a 1.600 éléphants, 150.000 fantassins, 5.000 cavaliers. Le roi des Charmes, plus pauvre, a 60 éléphants, et, du reste, de petites forces. Ensuite viennent les Pandes, seule nation de l'Inde qui soit gouvernée par des femmes : on rapporte qu'Hercule n'eut qu'un enfant du sexe féminin, et que cette fille, plus chérie pour cette raison, reçut le royaume principal. Sa descendante commande à 300 villes, 150.000 fantassins, 500 éléphants; après cette reine de 300 villes, les Syriènes, les Déranges, les Posinges, les Buzes, les Gogiaréens, les Umbres, les Néréens, les Brancoses, les Nobundes, les Cocondes, les Néséens, les Pédatrires, les Solobriases, les Olostres, qui tou-