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stades (kil. 110.50) par jour sur l’Indus, et qu’il ne put terminer cette navigation avant cinq mois et quelques jours ; et certainement l’Indus est pus petit que le Gange. Sénèque, qui, parmi nous, a publié un essai sur l’Inde, y compte soixante fleuves et cent dix-huit nations. Ce serait le même labeur d’énumérer les montagnes ; l’Imaüs, l’Emodus, le Paropamise, le Caucase, s’unissent entre eux, et du pied de ces montagnes se développe l’Inde en une plaine immense, et semblable à celle de l’Égypte.

Mais, pour comprendre l’itinéraire par terre, il nous faut suivre les traces d’Alexandre le Grand. Diognète et Baeton, qui ont mesuré ses itinéraires, ont écrit que des portes Caspiennes à Hécatompyles des Parthes on compte le nombre de milles que nous avons déjà spécifié (VI, 17) ; de là jusqu’à Alexandrie des Ariens (VI, 25), que ce roi a fondée, 566.000 pas ; de là jusqu’à Prophthasie (VI, 25) des Dranges, 199.000 pas ; de là jusqu’à la ville des Arachosiens (VI, 25), 515.000 ; de là jusqu’à Ortospanum, 250.000 ; de là jusqu’à la ville d’Alexandrie (VI, 25), 50.000 (dans quelques exemplaires on trouve des nombres différents, et cette ville est placée au pied même du Caucase) : de là jusqu’au fleuve Cophes (VI, 24) et à la ville indienne Peucolaitis, 227.000 ; de là jusqu’au fleuve Indus et à la ville de Taxile, 60.000 ; de là jusqu’à l’Hydaspe, fleuve célèbre, 120.000 ; de là jusqu’à l’Hypasis non moins célèbre, 29.390 ; ce fut le terme de l’expédition d’Alexandre : cependant il traversa ce dernier fleuve, et érigea des autels sur la rive opposée. Les lettres du roi lui-même s’accordent avec ces données. Le reste a été parcouru par Séleucus Nicator : de l’Hypasis au fleuve Hésidrus, 168.000 ; de là à la rivière Jomane, autant (quelques exemplaires ajoutent 5.000 pas) ; de là au Gange, 112.000 ; de là à Rhodapha, 119.000 (d’autres évaluent cet intervalle à 375.000) ; de là à la ville Calinipaxa, 167.500 (d’autres, 265.000) ; de là au confluent de la Jomanes et du Gange, 625.000 (la plupart ajoutent 13.000) ; de là à la ville de Palibothra (Patna), 425.000 ; de là à l’embouchure du Gange, 638.000 pas.

Les nations qu’on peut se décider à citer sont, à partir des montagnes Emodiennes, dont le point culminant est appelé Imaus, mot signifiant neigeux dans la langue des habitants : les Isares, les Cosyres, les Izges, les Chisiotosages sur les montagnes, les Brachmanes, surnom de beaucoup de peuples, auxquels appartiennent les Maccocalinges. Fleuves : le Prinas et le Cainas, tous deux navigables, dont le dernier se jette dans le Gange ; nations ; les Calinges, qui sont les plus voisins de la mer ; au-dessus, les Mandéens, les Malles, chez qui est la montagne Malius : la limite de cette contrée est le Gange.

XXII (XVIII.) Les uns l’ont dit né de sources incertaines, comme le Nil, et inondant, comme lui, le voisinage ; les autres, dans les montagnes de la Scythie : ils disent qu’il s’y jette 19 rivières, parmi lesquelles, outre les rivières susnommées (VI, 21, 7 et 8), sont navigables le Condochates, l’Erannoboas, le Cosoagus, le Sonus. Suivant d’autres, le Gange sort de la source même avec fracas, et il se précipite à travers des rochers abruptes ; dès qu’il arrive à des plai-