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eux, les Amazones Sauromatides, déjà nommées (VI, 14, 8). Fleuves traversant l’Albanie et se jetant à la mer, le Casius, l’Albanus, puis le Cambyse, né dans les montagne Caucasiennes ; le Cyrus, né, comme nous l’avons dit (VI, 10), dans les montagnes Coraxiques. Toute la côte depuis le Casius, hérissée de roches escarpées, a, d’après Agrippa, 425.000 pas d’étendue. Depuis le Cyrus, la mer s’appelle Caspienne ; les Caspiens en habitent les bords.

Corrigeons ici une erreur commise par beaucoup d’auteurs, même par ceux qui ont dernièrement fait avec Corbulon la guerre en Arménie : ils ont appelé Caspiennes les portes de l’Ibérie, que nous avons dit s’appeler Caucasiennes (VI, 12) ; les plans qui ont été levés sur les lieux, et envoyés à Rome, ont ce dernier nom inscrit ; et l’expédition projetée par Néron, que l’on disait devoir se diriger vers les portes Caspiennes, se dirigeait réellement vers celles qui mènent par l’Ibérie chez les Sarmates : les montagnes empêchent presque absolument qu’on n’arrive sur les bords de la mer Caspienne. Il y a bien des portes Caspiennes près des nations Caspiennes ; mais on ne peut le reconnaître que par le récit de ceux qui ont accompagné Alexandre le Grand.

XVI. En effet, le royaume des Perses, qui aujourd’hui appartient aux Parthes, placé entre deux mers, celle de Perse et celle d’Hyrcanie, est un plateau élevé que parcourt la chaîne du Caucase. Des deux côtes par les versants, et dans la partie antérieure qui regarde la Commagène, la Sophène vient, comme nous l’avons dit (VI, 10), à la grande Arménie ; et à la Sophène, l’Adiabène, commencement de l’Assyrie, dont l’Arbélitide est une partie : c’est dans cette contrée qu’Alexandre vainquit Darius ; elle est très voisine de la Syrie. Les Macédoniens ont donné à l’Adiabène entière le surnom de Mygdonie (IV, 17), à cause de sa ressemblance avec leur patrie. Villes : Alexandrie, Antioche, nommée Nisibis, éloignée d’Artaxate de 750.000 pas ; Ninive, qui n’existe plus, placée sur le Tigre, regardant l’occident, jadis célèbre au plus haut degré. Sur le reste du front qui s’étend vers la mer Caspienne, on trouve l’Atropatène, séparée par l’Araxe de l’Otène, province de l’Arménie ; la ville en est Gazae, à 450.000 pas d’Artaxate, et à la même distance d’Ecbatane de la Médie, à laquelle appartient l’Atropatène.

XVII. (XIV.) Ecbatane, capitale de la Médie, a été fondée par le roi Séleucus ; elle est à 750.000 pas de la grande Séleucie, à 2.000.000 des portes Caspiennes. Autres villes de la Médie : Phazaca, Aganzaga, Apamia, surnommée Rhaphane. La raison qui a fait donner ce nom de portes est la même que plus haut (VI, 12) ; la chaîne des montagnes est interrompue par un étroit passage, à tel point qu’à peine un seul chariot peut le traverser ; la longueur en est de 8.000 pas ; tout est fait de main d’homme. A droite et à gauche sont suspendues des roches qui semblent brûlées, et la contrée est sans eau pendant 28.000 pas. Le défilé est embarrassé par une eau salée venant des roches, réunie en un lit, et ayant la voie pour issue ; d’ailleurs, une multitude de serpents empêche le passage, si ce n’est en hiver.

(XV.) Aux Adiabéniens touchent les peuples appelés jadis Carduques, maintenant Corduéniens, dont le pays est traversé par le Tigre ; à