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voisine de la Phrygie au levant, de la Mysie au nord, embrassant au midi la Carie, elle s'appelait auparavant Méonie. Elle est célèbre surtout par la ville de Sardes, placée sur le flanc du mont Tmolus. Ce mont, appelé auparavant Timolus, est planté de vignes (XIV, 9), et il donne naissance au Pactole ou Chrysorrhoas, et à la source Tarne. La cité elle-même est appelée Hyde par les Méoniens; l'étang de Gygès y est renommé. Elle est aujourd'hui le chef-lieu de la juridiction sardienne : y ressortissent, outre les peuples susdits (V, 29, 7), les Macédoniens Caduènes, les Philadelphiens, les Méoniens mêmes, placés au pied du mont Tmolus sur le fleuve Cogamus, les Tripolitains ou Antoniopolites, baignés par le Méandre, les Apollonoshiérites, les Mésotimolites, et autres sans renom.

XXXI [1] L'Ionie, commençant après le golfe d'Issus, a des côtes beaucoup plus sinueuses : d'abord le golfe Basilique, le cap et la ville Posideum, l'oracle dit des Branchides, maintenant dit d'Apollon Didyméen, à vingt stades ( kil. 3, 68) du rivage; puis à cent quatre-vingts (kil. 33,12 ), Milet, capitale de l'Ionie, appelée jadis Lélegeis, Pityusa et Anactoria, fondatrice, sur toutes les mers, de plus de quatre-vingts villes, et à qui il faut faire honneur de son citoyen Cadmus, qui passe pour le premier écrivain en prose (VII, 57).

[2] Le fleuve Méandre, sorti d'un lac dans le mont Aulocrène (V, 9), baignant plusieurs villes, accru d'une foule de rivières, tellement sinueux que souvent il paraît revenir sur ses pas, s'égare d'abord dans la région Apaméenne, puis dans l'Euménétique et dans les campagnes de Bargyla, enfin dans la Carie; tranquille, et laissant sur toutes ces terres le limon le plus fécond, il mêle sans violence ses eaux à celles de la mer, à dix stades (mètres 1840) de Milet.

[3] Puis viennent le mont Latmus, la ville d'Héraclée, appelée aussi Latmus comme la montagne, Carica (24), Myonte, fondée primitivement, dit-on, par les Ioniens partis d'Athènes; Naulochum, Priène ; sur la côte qu'on nomme Trogilie, le fleuve Gessus; une contrée sacrée pour tous les Ioniens, et, pour cette raison, appelée Panionie. Dans le voisinage, il y eut jadis Phygela, fondée par des fugitifs comme le nom l'indique (fugê, fuite), et Marathesium. Au-dessus est Magnésie, que distingue un surnom pris du Méandre, issue de Magnésie de Thessalie; éloignée d'Éphèse de 15.000 pas, de Tralles de 18.000; nommée auparavant Thessaloce et Mandrolytie (25) : du rivage où elle était placée, elle a confisqué sur la mer les îles Dérasides (II, 91). Dans l'intérieur, le Lycus baigne Thyatira, surnommée jadis Pelopia et Evhippa.

[4] Sur la côte, Manteium; Éphèse, ouvrage des Amazones, et ayant porté beaucoup de noms, celui d'Alopes lors de la guerre de Troie, puis ceux d'Ortygie, de Morges, de Smyrna Trachée, de Samornion et de Ptelea. Elle s'élève sur le mont Pion; elle est baignée par le Caystre, né dans les montagnes Cilbianiques, et emmenant beaucoup de rivières et le trop plein de l'étang de Pégase, que gonfle la rivière Phyrite. De là cette quantité de limon par laquelle le Caystre agrandit le continent, au point que l'île Syrie (II, 31) est devenue partie intégrante de la terre ferme;

[5] dans Éphèse la fontaine Callipie, et les deux cours d'eau Sélenuntes embrassant de côtés opposés le temple de Diane. Après Éphèse, un autre Manteium