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Il se débat entre ces obstacles; mais, vainqueur, il gagne, avec des sinuosités, la chaîne fraternelle des monts Riphées (IV, 24). Il a beaucoup de noms tous glorieux, et il en change à mesure qu'il avance dans sa marche, appelé à son origine Imaüs, puis Emodus, Paropamise, Circius, Chambades, Paryadres, Choatras, Oreges, Oroandes, Niphates, Taurus (V, 20), et, là où il se dépasse lui-même, Caucase; là où il avance des bras comme s'il voulait sonder la mer, Sarpédon (V, 22), Coracésius, Cragus, et de nouveau Taurus. Dans les endroits mêmes où il s'entr'ouvre et laisse un chemin aux hommes, il proteste de son unité par le nom de Portes donné à ces passages:

[2] ici Portes Arméniennes (VI, 12), là Portes Caspiennes (VI, 16), ailleurs Portes Ciliciennes (V, 22). Enfin, quand il fuit loin des mers qui interrompent sa marche, il se couvre, à droite et à gauche, des noms d'une foule de peuples : appelé à droite Hyrcanien, Caspien; à gauche Paryadres, Moschique, Amazonique, Coraxique, Scythique. En grec, il porte la dénomination générale de Céraunien.

XXVIII. [1] Dans la Lycie, à partir du promontoire que forme le Taurus, on trouve la ville de Siména, le mont Chimère, qui brûle pendant la nuit, la cité d'Hephaestium, qui, elle aussi, offre des montagnes souvent enflammées; l'emplacement d'Olympe : maintenant on trouve dans les montagnes les villes de Gagae (XXXVI, 34) de Corydalla, de Rhodiopolis; auprès de la mer, Limyra, avec un fleuve dans lequel se jette l'Arycandus; le mont Massycites, la cité d'Andriaca, Myra; les villes d'Apyre et d'Antiphellos, laquelle se nommait jadis Habessus; et dans un enfoncement Phellus;

[2] puis Pyrrha, Xanthus à 15.000 pas de la mer, le fleuve de même nom; Patare, nommée auparavant Sataros, et, sur une montagne, Sidyma; le cap Cragus; au delà, un golfe égal au premier; là, Pinara, et Telmessus, limite de la Lycie. La Lycie eut jadis 70 villes, maintenant elle en a 36; les plus célèbres, outre les villes susnommées, sont Canas, Candyba, où l'on vante la forêt Oenienne, Podalia, Choma, au pied de laquelle coule l'Adesa, Cyaneae, Ascandalis, Amelas, Noscopium, Tlos (23), Telandrus.

[3] Elle comprend, dans l'intérieur, la Cabalie avec trois villes, Oenoanda, Balbura et Bubon. A Telmessus commencent la mer Asiatique ou Carpathienne et la contrée appelée proprement Asie; Agrippa l'a divisée en deux parties; il a limité l'une au levant par la Phrygie et la Lycaonie, au couchant par la mer Égée, au midi, par la mer d'Égypte, au nord par la Paphlagonie;

[4] il en a évalué la longueur à 470.000 pas, la largeur à 320.000. Il a limité l'autre, au levant par la petite Arménie, au couchant par la Phrygie, la Lycaonie, la Pamphylie, au nord par la province du Pont, au midi par la mer Pamphylienne; longueur 575.000 pas, largeur 325.000.

XXIX. [1] Sur la côte la plus voisine, la Carie, puis l'Ionie, au delà l'Éolide. La Carie embrasse de toutes parts la Doride, et s'avance jusqu'à la mer de l'un et de l'autre côte. Elle comprend le promontoire Pedalium, le fleuve Glaucus, où se jette le Telmessus; les villes de Daedala, de Crya des fugitifs; le fleuve Axon ; la ville de Calynda.

[2] (XXVIII) Le fleuve Indus, né dans les montagnes des Cibyrates, reçoit soixante rivières qui ne tarissent jamais, et plus de cent torrents; la ville de Caunos, libre; puis