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[4] les Leunes, les Seurbes , la ville Augusta (Braga) des Bracares, au-dessus desquels est la Galicie; le fleuve Limia, le fleuve Durius, des plus grands de l'Espagne; il a sa source chez les Pélendons, passe auprès de Numance, traverse le pays des Arévaques et des Vaccéens, sépare les Vettons de l'Asturie, les Gallèces de la Lusitanie, et kà aussi sert de limite entre les Tardules et les Bracares. Toute cette région, à partir des Pyrénées, est remplie de mines d'or, d'argent, de fer, de plomb noir et blanc (XXXIV, 47).

XXXV. (XXI.) [1] Au Durius commence la Lusitanie: les Turdules anciens, les Pésures, le fleuve Vacca, la ville de Talabrica, la ville et le fleuve Aeminium, les villes de Conimbrique, de Collippo, d'Eburobritium; puis un vaste promontoire s'avance dans la mer; les uns l'ont appelé promontoire Artabrum, les autres le Grand Promontoire, d'autres, promontoire d'Olisipo à cause de la ville voisAeine: il sépare les terres, les mers et le ciel.

[2] A ce promontoire se termine le flanc de l'Espagne, et après qu'on l'a doublé on en voit commencer le front. (XXII) D'un côté est le nord et l'océan Gaulois (IX, 3), de l'autre le couchant et l'océan Atlantique. On a évalué l'étendue de ce promontoire à 60.000 pas, d'autres à 90.000; bon nombre d'auteurs comptent 1.250.000 pas de ce promontoire aux Pyrénées, et ils y placent la nation des Artabres; erreur manifeste, cette nation n'exista jamais: ce sont les Arrotrèbes, dont nous avons parlé avant le promontoire Celtique, qu'une erreur d'orthographe leur a fait placer là.

[3] Des erreurs ont aussi été commises au sujet de fleuves célèbres: à 200.000 pas du Minius dont nous avons parlé plus haut (IV, 34), est, d'après Varron, le fleuve Aeminius, que quelques-uns placent ailleurs et qu'ils appellent Limaea. Les anciens le nommaient Fleuve de l'oubli, et ils en ont raconté beaucoup de fables. A 200.000 pas du Durius est le Tage; dans l'intervalle se trouve la Munda: le Tage et célèbre par ses sables aurifères (XXXIII), 21). A 160.000 pas de ce fleuve est le promontoire Sacré, qui est placé presque au milieu du front de l'Espagne.

[4] Varron rapporte que, de ce cap au centre de la chaîne des Pyrénées, on compte 1.400.000 pas. Du même point au fleuve Ana, que nous avons dit séparer la Lusitanie de la Bétique (III, 2), il y a 126.000 pas ; pour arriver jusqu'à Cadix, il faut ajouter 102.000 pas. Nations, les Cel­tiques, les Turdules, et, aux environs du Tage, les Vettons. Du fleuve Ana au promontoire Sacré, les Lusitaniens; ville remarquables sur la côte à partir du Tage: Olisipo, célèbre par les cavales que le vent féconde (VIII, 67) ; Salacia, surnommée Impériale; Mérobrica, le promontoire Sacré et le promontoire Cunéus; les villes d'Ossonoba, de Balsa, de Myrtliis.

[5] Toute la province est divisée en trois juridictions, celles d'Émérita, de Pax et de Scalabis. Elle renferme en somme 46 peuples, où se trouvent cinq colonies, un municipe jouissant du droit romain, trois villes ayant le droit des Latins anciens, et trente-six villes tributaires : colonies, Augusta Emérita, située sur le bord du fleuve, Ana, Metallinum, Pax, Norba surnommée Césariana, du ressort de laquelle sont Castra Julia et Castra Caecilia; enfin, cinquième colonie, Scalabis, appelée Praesidium Julium; municipe jouissant du droit romain, Olisipo, surnommé Felicitas Julia; villes jouissant du droit des anciens Latins :