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pris une direction oblique. En deçà du Danube on trouve une île isolée, celle des Apolloniates, à 80.000 pas du Bosphore de Thrace, d'où M. Lucullus (XXXIV, 18), a apporté la statue d'Apollon Capitolin. Nous avons dit quelles sont celles qu'on rencontre entre les bouches du Danube (IV, 24, 7et 8). En face du Borysthène est Achillée, citée plus haut (IV, 26), appelée aussi Leucé et Macaron.

[2] Des observations contemporaines la placent à 140.000 pas du Borysthène, à 120.000 pas du Tyra, à 50.000 de l'île Peucé; elle a environ 10.000 pas de tour. Autres îles dans le golfe : Carcinite, Céphalonnésos, Rhosphodusa, Macra. Il ne faut pu, avant de quitter le Pont-Euxin, omettre l'opinion de plusieurs qui ont pensé que toutes les mers intérieures ont là leur origine, et non au détroit de Cadix ; la raison qu'ils donnent n'est pas dépourvue de probabilité : c'est que le flux vient toujours du Pont-Euxin, sans reflux qui y retourne (II, 100).

[3] Il faut maintenant sortir du Pont, pour exposer l'extérieur de l'Europe; il faut, après avoir traversé les monts Riphées, suivre à gauche les rivages de l'Océan septentrional jusqu'à ce que nous arrivions à Cadix. On parle d'un grand nombre d'îles sans nom situées dans ces parages; de ce nombre est, en face de la Scythie dite Raunonienne, une île qui, d'après Timée, est éloignée d'une journée de navigation, et où, dans le printemps, l'ambre est rejeté par les flots.

[4] La renommée n'a que des renseignements incertains sur le reste de ces rivages. Océan Septentrional : Hécatée l'appelle, à partir du fleuve Paropamise, mer Amalchienne là où il baigne la Scythie, ce nom signifiant congelé dans le langage de ces peuples. Philémon prétend qu'elle est appelée par les Cimbres Morimaruse, c’est-à-dire mer morte, jusqu'au promontoire Rubéas;

[5] et au delà, mer Cronienne. D'après Xénophon de Lampsaque, une navigation de trois jours conduit de la côte de Scythie à une île d'une grandeur immense, Baltia (16); Pythéas l'appelle Basilia. On cite aussi les îles Oones, où les habitants vivent d'œufs d'oiseaux et d'avoine; on en cite d'autres où les hommes naissent avec des pieds de cheval, et s'appellent Hippopodes; on cite enfin les îles des Fanésiens (17), dans lesquelles les habitants, qui vont nus, se couvrent de leurs oreilles, d'une grandeur excessive.

[6] On commence à avoir des renseignements un peu plus clairs à partir des Ingévons, le premier peuple germain qu'on rencontre. De ce côté-là sont les monts Sevons, chaîne immense qui ne le cède pas à celle des monts Riphées, et qui forme jusqu'au promontoire des Cimbres un vaste golfe appelé Codan, et rempli d'îles; la plus renommée est la Scandinavie, dont la grandeur n'a pas été reconnue : la seule portion sur laquelle on ait des notions est occupée par la nation des Hillévions; elle habite en 500 bourgades, et elle appelle cette contrée un second univers.

[7] On pense que l'île d'Eningia n'est pas moindre. Quelques auteurs rapportent que ces régions sont habitées jusqu'à la Vistule par les Sarmates, les Vénèdes, les Scires et les Hirres; qu'il y a là un golfe appelé Cylipenus, à l'ouverture duquel est l'île de Latris; puis, qu'il y a un autre golfe nommé Lagnus qui touche aux Cimbres. Le promontoire des Cimbres (18), en s'avançant au loin dans la mer, forme une péninsule qui est appelée Cartis. Là 23 îles ont été découvertes par les victoires des Romains; les plus célèbres