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et les Laboureurs: puis l'Acésinus. Quelques-uns rapportent que le Panticapes se jette dans le Borysthène, au-dessous d'Olbia; des auteurs plus exacts, dans I'Hypanis; et grande est l'erreur de ceux qui l'ont placé en Asie.

[4] La mer s'enfonce en un vaste golfe, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'à 5.000 pas des Palus-Méotides, se développant le long de grands espaces et de nations nombreuses; c'est le golfe Carcinite. Le fleuve Pacyris; les villes de Naubarum et de Carcine ; par derrière le lac Buges, auquel on a pratiqué une issue dans la mer; ce lac Buges est séparé par un dos d'âne pierreux du Corétus, golfe du Palus-Méotide; il reçoit le fleuve Buges, le Gerrhus et l'Hypanis, qui viennent de différents parages.

[5] Le Gerrhus sépare les Basilides et les Nomades; l'Hypanis, à travers le pays des Nomades et des Hyléens, coule par un canal artificiel dans le lac Buges, par un canal naturel dans le golfe Corétus. Cette région s'appelle Scythie Sendique.

[6] Après le golfe Carcinite commence la Tauride, jadis entourée, elle aussi, par la mer, qui occupait des lieux qui sont aujourd'hui des plaines; plus loin elle s'élève en vastes pentes. Elle a 30 peuples, dont 24 sont dans l'intérieur des terres; 6 villes possédées par les Orgocynes, les Characènes, les Lagyrans, les Tractares, les Archilachites, les Caliordes; la montagne même est occupée par les Scythotaures, bornés à l'occident par la ville de Cherronèse, à l'orient par les Scythes Satarques. Sur la côte, à partir du golfe Carcinite, la ville deTaphrae, sur l'Isthme même de la péninsule;

[7] puis Héraclée Cherronèse, à laquelle les Romains ont donné la liberté, appelée auparavant Mégarice, la ville la plus brillante de tous ces parages, conservant les mœurs grecques, et entourée d'un mur de 5.000 pas; de là, le cap Parthénium, la cité des Tauriens, Placie, le port des Symboles; le promontoire Criumetopon s'avançant au milieu du Pont-Euxin, en face de Carambis promontoire d'Asie, dans un espace de 170.000 pas, disposition qui contribue surtout à figurer l'arc scythique (IV, 24) ;

[8] puis plusieurs ports et lacs des Tauriens, la ville de Théodosie à 135.000 pas de Criumetopon, à 145.000 de Cherronèse. Au delà il y eut jadis les villes de Cytae, de Zephyrium, d'Acrae, de Nymphaeum, de Dia ; il en subsiste encore une à l'entrée même du Bosphore, la plus puissante de toutes, Panticapée des Milésiens, éloignée de Théodosie de 87.000 pas, et de Cimmérie, située de l'autre côté du détroit, à 2,500 pas, comme nous l'avons dit (IV, 24, 3). Telle est, en effet, la largeur de l'intervalle qui sépare l'Asie de l'Europe, et qui, souvent pris par les glaces, peut être passé à pied.

[9] La largeur du Bosphore Cimmérien (petite Chersonèse, Kiertsch) est de 12.500 pas; villes, Hermisium et Myrmecium; au fond du Palus, l'îIe d'Alopèce. Depuis Taphrae à l'extrémité de l'isthme jusqu'à l'entrée du Bosphore, on compte, à travers le Palus, 260.000 pas.

[10] A partir de Taphrae, et en suivant l'intérieur des terres, on trouve les Auchètes, chez qui l'Hypanis a sa source; les Neuriens, chez qui naît le Borysthène; les Gélons, les Thussagètes (14), les Budins, les Basilides, et les Agathyrses, aux cheveux vert de mer; au-dessus, les Nomades, puis les Anthropophages ; à partir du Buges, au-dessus du Palus-Méotide, les Sauromates et les