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les Cornacates, les Eravisces, les Hercuniates, les Latoviques, les Osériates, les Varcians ; le mont Claudius, au-devant les Scordisques, en arrière les Taurisques, dans la Save l’île Métubarris, la plus grande des îles fluviales ; de plus, d’autres rivières dignes d’être citées : le Co ! apis, qui se jette dans la Save auprès de Siscia, et qui, par un double lit, y forme l’île appelée Segestica ; le Bacuntius, qui se jette aussi dans la Save à Sirmium, au territoire des Sirmiens et des Amantins ; de là, à 45.000 pas, Taurunum, où la Save se joint au Danube, au-dessus de ce confluent ceux du Valdasus et de l’Urpanus, rivières qui, elles-mêmes, ne sont pas sans quelque renom.

XXIX. (XXVI.) [1] A la Pannonie tient la province appelée Moesie, qui descend avec le Danube jusqu’au Pont-Euxin. Elle commence au confluent ci-dessus nommé (Save et Danube) ; renfermant les Dardanes, les Celégères, les Triballes, les Timaques, les Moesiens, les Thraces, et les Scythes limitrophes du Pont-Euxin ; des fleuves célèbres, le Margis, le Pingus, le Timachus, venant de la Dardanie : l’Œscus, venant du Rhodope ; l’Utus, l’Escamus, l’Iétérus, venant de l’Hémus.

[2] L’Illyrie, dans sa plus grande largeur, a 325.000 pas ; la longueur en est, depuis le fleuve Arsia jusqu’au fleuve Drinium, de 800.000 pas ; depuis le fleuve Drinium jusqu’au promontoire Acrocéraunien, de 172.000. M. Agrippa a évalué tout le tour de ce golfe Italique et Illyrique à 1.700.000 pas. Ce golfe, dans la limite que nous avons marquée, renferme deux mers : la mer Ionienne dans la première partie ; plus intérieurement l’Adriatique, qu’on appelle mer Supérieure.

XXX. [1] II n’y a dans la mer Ausonienne aucune île digne d’être nommée, outre celles qui ont été indiquées ; il y en a peu dans la mer Ionienne : sur la côte de la Calabrie, quelques îles qui, placées au-devant de Brindes, en constituent le port vis-à-vis la côte de l’Apulie, l’île Diomédée, remarquable par le monument de Diomède (X, 61), et une autre du même nom, appelée par quelques-uns Teutria.

[2] La côte d’Illyrie a plus de mille îles, la mer y étant peu profonde, et présentant des hauts fonds séparés par un étroit chenal. Les plus célèbres sont : en face de l’embouchure du Timave, les îles à sources chaudes, croissant avec le flux de la mer (II, 106, 9) : vers le district des Istriens, Cissa, Pullaria et les Absyrtides, ainsi nommées par les Grecs à cause d’Absyrte, frère de Médée, qui y fut tué. Dans le voisinage les Grecs ont placé des îles Electrides, supposées fournir de l’ambre, en grec électron ; preuve manifeste du peu de foi que les Grecs méritent, puisqu’on n’a jamais pu savoir quelles îles ils prétendaient désigner par cette dénomination (XXXVII, 11).

[3] En face de Iader, Lissa, et celles que j’ai citées plus haut (III, 25, 2) ; en face des Liburnes, quelques îles appelées Gratéennes ; d’autres en non moindre nombre, appelées Liburniques, et les Céladusses en face de Surium ; Bavo ; Brattia, célèbre par ses chèvres ; Issa, jouissant du droit romain, et Pharia avec une ville. Corcyra, surnommée Melaena, avec une ville fondée par les Cnidiens, en est éloignée de 25.000 pas : entre Corcyra et l’Illyrie, Mélita, d’où vient, d’après Callimaque, le nom de chiens de Mélita ; à 15.000 pas plus loin, les trois îles Élaphites. Dans la mer Ionienne, à 3.000 pas d’Oricum, Sasonis, célèbre pour avoir été une station de pirates.