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célèbre par son vin (XIV, 8); le golfe de Tergeste, et Tergeste colonie, à 23.000 pas d'Aquilée, au delà de laquelle, à 6.000 pas, le fleuve Formio, éloigné de Ravenne de 189.000 pas, ancienne limite de l'Italie agrandie, maintenant limite de l'Istrie. Que cette dernière province ait été ainsi nommée d'un fleuve Ister qui, sorti du Danube, appelé lui-même Ister, se jetterait, en face des bouches du Pô, dans l'Adriatique, dont ces deux grands cours d'eaux adouciraient l'amertume par leur choc, c'est ce que la plupart ont dit, et Cornélius Népos lui-même, habitant des bords du Pô,

[3] mais à tort; car aucun fleuve ne sort du Danube pour se jeter dans l'Adriatique. Ils ont été trompés, je crois, par ce qu'on raconte de l'Argo descendu, sur un fleuve qu'on ne désigne pas, dans l'Adriatique, non loin de Tergeste. Des auteurs plus exacts rapportent que le vais. seau Argo fut porté à dos d'hommes par delà les Alpes, qu'ensuite il fut lancé dans l'Ister, d'où il passa dans la Save; et enfin qu'il arriva dans le fleuve Nauport (67), qui tire son nom de cette circonstance, et qui sort entre Aemona et les Alpes.

XXIII. (XIX.) [1] L'Istrie s'avance comme une péninsule. Quelques-uns en ont évalué la largeur à 40.000 pas, le circuit à 125.000: même évaluation pour la Liburnie, qui y touche, et le golfe Flanaticus. D'autres ont attribué à la Liburnie 180.000 pas: quelques-uns, après avoir étendu la Iapydie jusqu'au golfe Flanaticus, par derrière l'Istrie, à 130.000 pas, en ont assigné 150.000 à la Liburnie.

[2] Tuditanus, qui soumit les Istriens (av. J. C. 128), fit inscrire sur sa statue, dans ce pays, qu'il y a 1.000 stades (kil. 184) d'Aquilée au fleuve Titius. Villes de l'Istrie, jouissant du droit romain : Aegida, Parentium, Pola, colonie qui s'appelle aujourd'hui Pietas Julia, fondée jadis par les Colchiens; elle est éloignée de Tergeste de 100.000 pas: puis la ville Nesactium et le fleuve Arsia, qui est maintenant la limite de l'Italie. D'Ancône à Pola le trajet est de 130.000 pas.

[3] Dans l'intérieur de la dixième région, colonies, Crémone, Brixia, dans le territoire des Cenomans; chez les Vénètes, Ateste, et les villes d'Acelum, de Padoue, d'Opitergium, de Bellune, Vicence, et Mantoue, la seule ville transpadane qui reste des Étrusques. Caton pense que les Vénètes sont d'origine troyenne, et que les Céromans ont habité auprès de Marseille parmi les Volces. Puis viennent les gens de Feltre (68), les Tridentins, les Béruniens, dont les villes sont rhétiques; Vérone, qui appartient aux Rhères et aux Euganéens; Julia, qui appartient aux Carniens; puis des peuples qu'il n'importe pas d'énumérer scrupuleusement, les Alutriens, les Assériates, les Flamoniens Vaniens, et d'autres surnommés Culiques; les Forojuliens, surnommés Transpadans; les Forétans, les Nédinates, les Quarquènes, les Taurisans, les Togiens, les Varbares.

[4] Dans cette contrée ont péri : sur la côte, Iramine Pellaon, Palsatium; en Vénétie, Atina et Caelina; en Carnie, Ségeste et Ocra: chez les Taurisques Noreia : de plus, à douze milles d' Aquilée, une ville a été détruite, même malgré le sénat, par Claudius Marcellus, d'après l'historien L. Pison. Cette région et Ia onzième renferment des lacs célèbres et des rivières filles de ces lacs, ou, quand toutefois elles en sortent, leurs nourrissons, comme du Larius l'Adda, du Verbanus le Tésin, du Bénac le Mincio, du Sébinus l'Oglio, de l'Eupilis le Lambrus, tous affluents du Pô.

[5] Célius évalue la longueur des Alpes, depuis la mer Supérieure