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presque tout entière abonde en mines de plomb, de fer, de cuivre, d'argent et d'or; la Citérieure, en outre produit des pierres spéculaires (XXXVI, 45), et la Bétique du minium (XXXIII, 36). Il y a aussi des carrières de marbre. L'empereur Vespasien, dans les orages qui assaillirent la république, accorda à l'Espagne entière le droit du Latium. Les Pyrénées séparent l'Espagne et la Gaule, et forment des caps dans deux mers opposées.

V. (IV.) [1] On donne le nom de Narbonnaise à la partie de la Gaule qui est baignée par la Méditerranée: elle se nommait jadis Braccata (24); elle a pour limite, du côte de l'Italie, le Var et les Alpes, montagnes dont la barrière a été si utile a l'empire romain; du côté du reste de la Gaule, au nord, les Cévennes et le Jura. Par sa culture florissante, par les mœurs et le mérite de ses habitants, par son opulence, elle ne le cède à aucun des pays soumis à l'empire ; en un mot , c'est plutôt l'Italie qu'une province. Sur la côte sont: la contrée des Sardons, et, dans l'intérieur, celle des Consuarans; les fleuves, le Tec et le Vernodubrum; les villes, Illébéris, faible reste d'une cité grande jadis;

[2] Ruscino, des Latins; le fleuve Atax (Aude), descendant des Pyrénées et traversant le lac Rubrensis; Narbo Martius, colonie de la dixième légion, éloignée de la mer de 12.000 pas; les fleuves Arauris (Hérault ), Liria (Lez) ; sur le reste, un petit nombre de villes, à cause des étangs qui bordent le rivage; Agde, appartnant jadis aux Marseillais; la contrée des Volces Tectosages, le lieu où fut Rhoda des Rhodiens, et d'où provient le nom du Rhône, le plus riche fleuve de la Gaule. Se précipitant du haut des Alpes, il traverse le lac Léman, et emmène la Saône paresseuse, ainsi que l'Isère et la Durance, non moins rapides que lui.

[3] Ses deux petites bouches sont appelées Libiques (25), dont l'une porte le nom d'Espagnole, et l'autre de Métapine; la troisième et la plus grande se nomme Massaliotique. Il est des auteurs qui disent qu'il y eut à l'embouchure du Rhône une ville Héraclée.

[4] Au delà, les fossés qui partent du Rhône, travail célèbre de C. Marius, et qui porte son nom; l'étang Mastramela; Maritima, ville des Avatiques, et, au-dessus, des champs de pierre (la Crau) qui gardent la mémoire des combats d'Hercule ; la région des Anatiliens, et, dans l'intérieur, celle des Désuviates et des Cavares. En revenant à la mer, Tricorium; puis, dans l'intérieur, les régions des Tricolles, des Vocontiens et des Segovellaunes, puis des Allobroges; sur la côte, Marseille des Grecs Phocéens, alliée;

[5] le promontoire Zao, le port Citharista; la région des Camatulliques, puis les Sueltères; et au-dessus les Verrucins; sur la côte elle-même, Athénopolis des Marseillais; une colonie de la huitième légion, Forum Julii (Fréjus), ou Pacensis, ou Classica; il y passe un fleuve appelé Argenté; la région des Oxubiens (26) et des Ligaunes, au-dessus desquels sont les Suètres, les Quariates, les Adunicates; sur la côte, la ville latine d'Antipolis (Antibes) ; la région des Déciates; le Var, qui descend du mont Céma, de la chaîne des Alpes.

[6] Dans l'intérieur des terres, colonies: Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde; dans le territoire des Cavares, Valence, des Allobroges Vienne; villes latines: Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alébécé des Reies Apollinaires,