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NOTES SUR PLINE.

(32) Hardouin propose de lire, au lieu de M. Herennius, Vargunteius, nom qui se trouve dans le récit parallèle de J. Obsequens, cap. 122.

(33) César, De bell. civ. III, 2, dit que Milon fut tué à Compsa, ville des Hirpins ; voy. Velleius Paterculus, II, 68.

(34) Aristote, Meteor. III, 4. Il dit, III, 2 : Dans la pleine lune. De là des éditeurs ont mis dans le texte de Pline quarta decima, au lieu de tricesima.

(35) Voy. pour ce chap.  Aristote, Meteor, I, 10, 11 et 12.

(36) J’ai changé la ponctuation : dans les éditions il y a : Eroditur aquis. Ferro, etc.

(37) Pline s’exprime ici avec son inexactitude ordinaire dans les objets scientifiques. D’après Hardouin, il veut dire que si on fait passer une courbe par le sommet des montagnes, on aura une circonférence régulière. Mais c’est supposer que les montagnes ont même hauteur, supposition que Pline ne fait pas. Dans mon opinion, Pline entend que si l’on prend pour rayon la moitié de la distance entre les deux pôles, on pourra construire une sphère qui sera la vraie sphère terrestre.

(38) Autre exemple de l’inexactitude du langage de Pline. L’auteur veut-il dire que la pente a 50,000 pas de développement (ce qui ne préjuge rien sur la hauteur effective), ou 50,000 pas de hauteur perpendiculaire (ce qui serait une bien grossière erreur) ? 50,000 pas font 234,375 pieds ; et le mont Blanc n’en a que 15,180.

(39) Vingt deniers pèsent : grammes 77,14.

(40) Le sens de cette phrase, qui a souvent échappé aux traducteurs et commentateurs, est celui que Hardouin a indiqué : Les lignes menées du centre de la terre à la superficie des eaux les plus voisines de ce centre sont plus courtes que les lignes menées d’un bout de la mer à l’autre. Il faut se rappeler que la démonstration a la prétention d’être générale, la figure de la surface des eaux étant quelconque, même plane. Cela posé, il est reconnu que les eaux tendent, par une vertu naturelle, toujours au plus bas ; il est reconnu aussi que le plus bas est le plus près du centre de la terre. Or, il y a plus loin d’un bout de la mer à l’autre que de la surface de l’eau au centre de la terre ; donc la mer ne peut pas déborder d’une de ses extrémités sur l’autre ; le plus bas pour elle est non une de ces extrémités, mais le centre de la terre. Aussi toutes les eaux tendent vers ce point. Primis aquis, c’est une des origines de la mer supposée plane ; extremum mare, c'est l’autre bout.

(41) La pointe du Skagen, dans le Jutland, a 57° 32’ de latitude.

(42) Les anciens regardaient la mer Caspienne comme un golfe de l’Océan septentrional.

(43) La dioptre était un instrument dont l’ingénieur se servait pour mesurer la hauteur des remparts et des tours, le fontainier pour prendre le niveau, et l’astronome pour reconnaître l’exacte direction des ombres.

(44) Ce chapitre est manifestement erroné. Il est certain, à la vérité, que quand on marche du levant à l’occident le jour dure plus longtemps, en raison directe de la rapidité de la course. Mais les feux allumés au levant, dans le milieu de la journée, ne pouvaient être aperçus à l’extrémité occidentale des signaux vers la troisième heure de la nuit ; car, pour que le retard indiqué provint de la marche du soleil, il faudrait admettre que chacun des bouts de cette ligne de signaux était séparé par un peu moins d’un hémisphère. Ajoutez que Pline ne spécifie pas de quel genre d’heures il se sert ; que si ce ne sont pas des heures équinoxiales, il ne dit pas à quelle époque de l’année ces observations ont été faites. Or, les heures des anciens, étant comptées d’un lever à un coucher du soleil, variaient en longueur suivant la saison et suivant la latitude : peut-être le retard doit-il s’expliquer par le temps qu’il fallait à chaque station pour allumer le feu. Mais il n’en est plus de même pour le coureur Philonidès : Élis est de peu à l’occident de Sicyone ; les heures de la première ne retardent que d’environ cinq minutes sur celles de la seconde. Par conséquent on ne peut comprendre ce que Pline entend lorsque, disant que Philonidès mettait beaucoup plus de temps à aller à Élis qu’à en revenir, il attribue cette différence à la marche du soleil. Enfin l’exemple des navigateurs est encore plus mal choisi : car Pline commet une singulière méprise en paraissant croire que ce qui était gagné le jour ne l’était pas également la nuit, le soleil se levant plus tard, et la nuit étant plus longue pour ceux qui font rapidement route vers l’occident.

(45) On ne sait au juste ce qu’est cette ville. Quelques-uns pensent que c’est Colchester.

(46) D’après les chiffres de Pline, qui paraissent altérés, il faudrait compter entre la naissance de Hiera et celle de Thia non 110 ans, mais 125. Thera est Santorin. Automaté signifie l’île née spontanément.

(47) On ne sait de quel Nymphæum ou Nymphæus il s’agit ici. Pline mentionne dans son ouvrage divers lacs ou fleuves portant ce nom.

(48) Au lieu de Parasinus, nom du reste inconnu, on a proposé de lire Characena. Les Characéniens sont un peuple de la Taurique, mentionné par Pline, IV, 6.

(49) Les anciennes éditions portaient aras Murtias, Hardouin a mis Mucias, donné par les mss. qu’il avait sous la main. On ne sait ce qu’est ce lieu ni quelle est la bonne leçon.

(50) Ancillante sidere, trahenteque secum avido haustu maria Vulg. — Ancillantes sideri avido trahentique secum haustu maria Chiffl. Cod., Sillig.

(51) Diurnæ Edit. — Divinæ vulg. Ex cod. Dalech.

(52) Hardouin propose de lire, au lieu de Novanus, Vomanus, nom d’un fleuve dont Pline fait mention au delà de l’Apennin dans le Picenum, III, 18.

(53) On ne sait ce qu’est ce fleuve Astaces, qui ne paraît avoir rien de commun avec la ville d’Astacum et le golfe d’Astacum, dont il est parlé V, 43.

(54) Ce lieu, dont le nom est dans les mss. Librosus, Liberosus et Berosus, est inconnu.

(55) Il s’agit d’eau de mer qui, jetée sur un brasier, prend feu ; c’est du moins ce qui résulte de la comparaison avec les passages parallèles d’Aristote, Probl. 23, 15, et de Plutarque, Symp. I, 9.

(56) Globus Vulg. — Globo Chiffl. cod., Sillig.

(57) Les eaux Scantiennes étaient sans doute près de Falerne en Campanie ; car Varron (voy. Pline, XIV, 15) donne le nom de Scantienne à la vigne Amminéenne, très-célèbre en cette contrée.

(58) Je n’ai pas évalué en mètres les chiffres qui suivent. Le mille romain (1000 pas) vaut 1472 m., 5, ainsi très-près d’un kilomètre et demi. Il est facile dès lors de se faire une idée des évaluations que Pline a ici consignées.

(59) J’ai suivi dans ces chiffres le texte de Hardouin. Mais il faut remarquer que les mss. varient beaucoup sur ces nombres.

(60) J’ai évalué le stade à 184 mètres, C’est la valeur qu’y donne Pline, II, 21, en l’estimant à 125 pas ou 625 pieds. Si on prenait, comme a fait M. Saigey, Métrol., p. 60, le stade pour 180 mètres, la mesure d’Eratosthène serait de 45,000,000 mètres ; celle de Dionysodore, de 45,360,000 ; celle d’Hipparque, d’un peu moins de 49,500,000. Comme la mesure exacte est de 40,000,000, on voit, pour les deux évaluations du stade, à quel degré chacun de ces trois géomètres s’est approché de la vérité.


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