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PLINE.

Si, au contraire, pris et roulés dans le pli d’une nuée qui les resserre davantage, ils la brisent sans feu, c’est-à-dire sans foudre, ils s’engouffrent, et forment ce qu’on appelle Typhon, c’est-&-dire 3 un Ecnéphias qui tournoie. Il entraîne avec lui ce qu’il arrache à la nue glacée, tourbillonnant, roulant, augmentant le poids de sa chute du poids qu’il emporte, et passant de lieu en lieu par un mouvement rapide de rotation. Il est le principal fléau des navigateurs, brisant non-seulement les antennes, mais encore les vaisseaux eux-mêmes, qu’il fait tournoyer. On n’a contre ses attaques qu’un bien faible remède dans des aspersions de vinaigre, liquide dont la nature est très-froide. Ce même typhon, se relevant par l’effet du choc, aspire les objets qu’il saisit, et les emporte avec lui dans l’espace.

1 L. Si le météore s’échappe du repli du nuage par une ouverture plus large, sans que cette ouverture le soit autant que pour l’ouragan, et cela non sans fracas, on rappelle tourbillon ; il renverse tout autour de lui. Plus ardent, et sévissant avec flamme, on lui donne le nom de prester : il brûle et abat à la fois ce qu’il touche. (xlix.) Il n’y a point de typhon avec l’Aquilon, ni d’Ecnéphias avec la neige ou pendant qu’il y a de la neige. Si, la nue se déchirant, le météore s’embrase à l’instant même et non pas après (29), c’est la foudre, qui difffère du prester comme la flamme du feu. Le prester s’étend au loin, animé par le vent ; la foudre se condense dans le choc. Le 9 vent qui s’engouffre (typhon) diffère du tourbillon parce qu’il se relève, et comme un bruit strident (30) diffère d’un fracas. L’ouragan diffère de l’un et de l’autre par son étendue ; la nue y est plutôt dissipée que percée. Il y a aussi une nue (trombe) qoi ressemble k une esp^ce de monstre, et qui tst funeste aux navigateurs : on rappelle colonne, quand le liquide ^paissi et consistant se sootlent par lui*in^me ; siphon, quand la nue, prenant one forme allong^, aspire les eaux.

LL (l.) En hiver et en été la foudre est rare, l par des causes opposées. Enhiver, l’air condense est reeouvert d’ane enveloppe plos ^paisse de nuages, et les exhalaisons terrestres denses et congelées éteignent tout ce qu’elles re^oivent de vapeur ign^e. C’est cette raison qui exempte de la foudre la Scythie et les contrées glacées qui l’environnent ; an contraire, on excte de chatear prot ^ ri%pte, et les exhalaisons chaodes et •tehes de la terre ne 8’y forraent qoe tr^rarement en nuée, et encore peo ^palsse. Au printemps et dans raotomne la foodre est phis fr^ qoeute, les conditions de l’^t^ et de rhiver s’alt^rant dans ces deox saisons ; aossi est-elle commone en Italie ; car avec un air plos variable, un hiver plos doox et on 6te noageux, on a, poaralnsi dire, perp^toellement le printemps OQ rautomne. Dans ies parties de rftalie qui tirent vers ie midi, par exemple dans la Campagne de Rome et dans la Campanie, il tonne en hiver comme en été, ce qui n’arrive pas dans d’autres contrées.

LII. (li.) Dans la foudre on distingue plusieurs i espèces : celle qui est sèche ne consume pas, elle disperse ; celle qui est humide ne brûle pas, elle noircit : il y en a une troisième espèce qu’on appelle claire ; elle est d’une nature tout à fait extraordinaire, vide les tonneaux sans les endommager, et sans laisser aucune trace de son

pondereincnrsuque » si late siccam rupere nubem, procellam gigimnt, qnre Tocatnr a Grsecis Ecnepliias. Sin yero, depresso sinu, arctius rotati efTregerint, sine igne, hoc est, slne fulmine, vorticem fociunt, qui Typhon vocatur, 3 id est, viBralus Ecnephias. Defert hic secum aliquid abruptum e nube gelida, convolvens, ▼ersansque, et ruinaai suam illo pondere aggravans, et locum ex loco mutans rapida vertigine : praecipua navigantiuni peatis, non antennas modo, verum ipsa navigia cootortafrangens ^tenui remedio aceti in advenientem efTusi, cui frigidissima est natura. Jdem illisu ipso repercussus, correpta secum in cselufn refert, sorbetque in excelsum. 1 L. Ouod si majore depressse nubis eruperit specu, sed miuus lato quam procella, nec sine fragore, turbinem vocant» proxima quaeque prostementem. Idem ardentior, accensusque dum furit, prester vocatur, amburens cootacta pariter, et proterens. ( xux. ) Non fit autem aquilonius Typlion, nec nivalis aut nive jacente ficuephias. Quod si simul rupit nubem, exarsitque et ignem habuit, acDon postea conoepit, fulmen est. Distata prestere, quo flamma abigoi : hiclate funditur flatu, iilud conglobatur Simpetu. Yortex autem remeando distat a lurbioe, et quo stridor a fragore. Procella latitudine ab utroque, di^ecta nube verius, quam rupta, I^it et caligo bellute simills, nube dira navigantibus. Vocalur et columna, quum spissatus humor rigensque ipse se sustinet £x eodem genereet inlongam veluti fistnlam nubes aquam tratiit.

Ll. (l.) Hieme et sestate rara fulmina, oontrariis del causis : quoniam hieme deosatus aer nubium craasiore corio spissatur ; omnisque terramm exbalatio rigens ae gelida, quidquid accipil ignei vaporis, exstinguil ; qo» ratio immunem ScyUiiam et circa rigentia a faUsinam casu prsestat : et e diverso nimius ardor i£gyptum ; siquidem calidi siccique balitus terr» raro admodum teuuesque densantur in nubes. Vere autem et automno cr^brioraS fulmma, corruptia in utroque tempore nstatis biemisqae causis. Qua ratione crebra in Italia : qula • mobllior aer mitiore hieme, et sestate nimbosa, semper quodanunodo verna, vel autumnat. Italite quoque partibus iis, qu« a septemlrione discedunt ad teporem, qualiaeat Urbis et Campaniae tractus, juxta hieme et sestale fulgnrat, qood non in alio situ.

LII. ( Li. ) Fulminum ipsorum plara genera traduntur. Qiia ; sicca yeniunt, non adurunt, sed dissipant. Qoae bomida, non urunt, sed infuscant. Tertium est, qnod clarum vocant, mirificse maxlme naturae, quo dolia exhauriuutur intactia operioientis, aalloqae alio foitigio reliolo.