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LA LAMPE D’ARGILE




REGRETS


A Pierre de Nolhac.



Ce soir, le livre attend grand ouvert sous la lampe.
A demain le travail ! je veux rêver, ce soir.
Je souffre : à flots pressés le sang me bat la tempe ;
Ma chambre est solitaire, au dehors il fait noir.

Toujours avec la nuit le souvenir s’exalte !
Et j’évoque le temps où, par un clair chemin,
Nous marchions au-dessous des orgues de basalte,
Foulant le sol arverne et le pavé romain.

Chamalières ! Villars ! lieux de tendre mémoire !
Justine de Liron dans votre ombre a passé.
Vallon qui fus témoin de sa touchante histoire.
De quel pieux regard nous t’avons embrassé !

Arbres de Beauséjour, et toi clocher d’Aubière,
Vignes que Montaudou fait mûrir à ses flancs,
Et toi, dans tes circuits, ô route familière
Où le vent court avec de longs tourbillons blancs !