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vous d’intermédiaire à une affranchie, quand vous ne pouvez même répondre à toutes les femmes de bonne maison qui ont envie de vous ?

PYRGOPOLINICE. Mariée, ou veuve ?

PALESTRION. Mariée et veuve.

PYRGOPOLINICE. Comment peut-elle être tout à la fois mariée et veuve ?

PALESTRION. Parce qu’on l’a donnée toute jeune à un vieux barbon.

PYRGOPOLINICE. Bravo !

PALESTRION. Figure gracieuse et distinguée.

PYRGOPOLINICE. Ne va pas me mentir.

PALESTRION. Il n’y a qu’elle qu’on puisse vous comparer pour la beauté.

PYRGOPOLINICE. Par Hercule, tu me parles là d’une merveille. Mais qui est-ce ?

PALESTRION. C’est la femme de ce vieux Périplectomène qui demeure ici près ; elle se meurt d’amour pour vous et veut le quitter, elle le déteste. Elle m’a chargé de vous prier, de vous supplier de vous donner à elle.

PYRGOPOLINICE. Je le veux bien, ma foi, si elle le désire.

PALESTRION. Elle en a une envie !

PYRGOPOLINICE. Mais que ferons nous de cette maîtresse que j’ai à la maison ?

PALESTRION. Dites-lui d’aller où elle voudra ; précisément sa sœur jumelle et sa mère viennent d’arriver à Éphèse et la réclament.

PYRGOPOLINICE. Que dis-tu ? sa mère est arrivée à Éphèse ?

PALESTRION. Je le tiens de gens qui sont au courant.

PYRGOPOLINICE. Par Hercule, c’est une belle occasion de la mettre dehors !

PALESTRION. Mieux que cela, voulez-vous agir en galant homme ?

PYRGOPOLINICE. Parle, voyons ton conseil.

PALESTRION. Voulez-vous la renvoyer sur-le-champ et de façon qu’elle s’en aille de bonne grâce ?

PYRGOPOLINICE. C’est mon désir.

PALESTRION. Alors voici ce qu’il vous faut faire. Vous êtes assez riche ; dites-lui que vous lui faites présent des bijoux et des habits dont vous l’aviez nippée, qu’elle peut emporter de chez vous ce qui lui fera plaisir.

PYRGOPOLINICE. Ton avis me plaît ; mais prends garde que,