Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PÉRIPLECTOMÈNE. Bon voyage, bonne réussite. (A Acrotéleutie.) Mais si j’arrive à mes fins, si mon hôte est aujourd’hui en possession de la maîtresse du militaire et peut l’emmener à Athènes, si nous conduisons l’affaire à bon port, quel cadeau je vous ferai !

ACROTÉLEUTIE. Nous aide-t-elle de son côté ?

PALESTRION. Avec beaucoup d’esprit et de finesse.

ACROTÉLEUTIE. Alors je suis pleine de confiance. Quand nous aurons mis ensemble nos artifices, je ne crains pas que la malice la plus raffinée vienne à bout de nous vaincre.

PÉRIPLECTOMÈNE. Entrons donc pour combiner mûrement nos démarches, et exécuter tout à point et à propos. Que rien ne cloche quand le militaire sera arrivé.

ACROTÉLEUTIE. C’est vous qui nous retardez.


_________________________________


ACTE IV.


SCÈNE I. — PYRGOPOLINICE, PALESTRION.


PYRGOPOLINICE. Qu’on est heureux de réussir à son gré dans ce qu’on entreprend ! J’ai envoyé aujourd’hui mon parasite à Séleucus ; il conduit à ce monarque les soldats que j’ai levés pour lui, et tandis qu’ils garderont son royaume, je me donnerai un peu de repos.

PALESTRION. Occupez-vous de vos affaires plutôt que de Séleucus ; on vous offre par mon entremise un engagement plein de charmes.

PYRGOPOLINICE. Eh bien, je mets tout de côté et je t’écoute. Parle ; mes oreilles sont à ta discrétion.

PALESTRION. Regardez bien si l’on ne peut surprendre nos paroles : on m’a recommandé de mener discrètement l’affaire.

PYRGOPOLINICE. Il n’y a personne.

PALESTRION. Recevez d’abord de moi ces arrhes amoureuses.

PYRGOPOLINICE. Qu’est-ce ? d’où cela vient-il ?

PALESTRION. D’une femme charmante, ravissante, qui vous aime, qui est éprise de votre beauté ; sa suivante m’a apporté son anneau pour vous le remettre.

PYRGOPOLINICE. Est-ce une femme libre ou une affranchie ?

PALESTRION. Fi donc ! me permettrais-je de servir auprès de