Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


NOTICE SUR LE MARCHAND.



La comédie intitulée le Marchand ne justifie guère son titre, et si l’on s’attend à y trouver la peinture de l’une des classes de la société romaine, on sera bien trompé ! Le marchand dont il s’agit ici est un jeune homme qui a commis quelques fredaines, et que son père, en expiation, envoie faire quelque temps le négoce. Au moment où la pièce commence, le jeune homme revient des pays d’outre-mer, ramenant avec lui une esclave fort belle dont il veut faire sa maîtresse ; le père voit l’esclave, en tombe amoureux, et désire en devenir acquéreur. Un autre vieillard, son ami, gagné par lui, feint d’acheter en l’absence du jeune homme et emmène la fille chez lui : de là une querelle avec sa femme ; tout se découvre, et le marchand rentre en possession de son esclave.

Le fond de l’intrigue, comme on le voit, est le même que dans l’Asinaria et les Bacchis ; c’est la rivalité d’un père avec son fils, et il faut bien croire que cette situation ne répugnait nullement aux mœurs romaines, puisque Plaute l’a si souvent reproduite. Ici, toutefois, il y a plus de décence, et en même temps plus de vrai comique, que dans les deux comédies qui viennent d’être nommées, quoique les deux rivaux luttent de toute leur énergie. Le dénoûment est le même, mais il n’est pas amené par les mêmes incidents ; car on ne saurait trop admirer la fécondité d’imagination avec laquelle Plaute tire d’une donnée des effets variés.