Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/486

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ASTAPHIE. Viens, entre, de grâce ; donne-moi ta main.

STRATILAX. Voici. Je me laisse emmener dans un bouge où je serai maltraité pour mon argent.



____________


ACTE IV.


SCÈNE I. — DINARQUE.


Ni dans ce temps ni dans l’avenir on ne trouvera personne au monde à qui je veuille plaire plus qu’à Vénus, en paroles et en actions. Grands dieux ! que je suis content ! j’étouffe de joie, tant Cyane m’a donné aujourd’hui de grandes et bonnes nouvelles ! Mes présents ont été acceptés et goûtés de Phronésie. Cela me fait déjà plaisir, mais ce qui me charme bien davantage, c’est que ceux du militaire ont choqué, ont déplu ; je ne me sens pas d’aise. Je tiens la balle ; si le militaire est congédié, la femme est à moi. Je péris et je suis sauvé ; si je ne périssais pas, je serais mort. Mais je veux voir ce qui se passe, qui entre et qui sort ; j’observerai d’ici à l’écart comment tourne pour moi la fortune ; je n’ai plus rien ; le conseil que me donne mon cœur, c’est de ne pas faire le fier.


SCÈNE II. — ASTAPHIE, DINARQUE.


ASTAPHIE. Je ferai mon devoir comme il faut, maîtresse ; tâchez seulement de faire aussi le vôtre à la maison. Ayez soin de vos intérêts, vous le devez ; plumez-le. Tandis que le cœur lui en dit et qu’il a de quoi, sachez en profiter. Déployez pour lui toutes vos grâces, afin de vous préparer du bonheur. Moi je resterai ici en sentinelle, pendant qu’il fera transporter son bien chez vous ; je ne laisserai entrer personne pour vous importuner. Continuez donc, et jouez-les à votre aise.

DINARQUE. Qui est-ce, hé, Astaphie, dis-moi, qui est-ce qu’on immole ?

ASTAPHIE. Eh là, vous étiez ici ?

DINARQUE. Est-ce que je te gêne ?

ASTAPHIE. Plus que jamais. Quiconque ne nous est pas utile nous gêne. Mais, je vous prie, écoutez ce que j’ai à vous raconter.

DINARQUE. De quoi s’agit-il ? y suis-je pour quelque chose ?