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ses affaires, jette l’argent par les fenêtres. Les hommes se plaignent que nous en usons mal avec eux, que nous sommes cupides : eh, dites-moi, en quoi donc en usons-nous si mal ? Par ma foi, jamais galant ne donne assez à sa belle ; jamais nous ne recevons, jamais nous ne demandons assez. Quand l’amant est à sec, ce n’est plus rien qui vaille. Il n’a plus rien à donner, dit-il ? qu’il couche seul. Comment recevrions-nous assez quand il n’a pas assez à offrir ? Il nous faut toujours chercher de nouveaux faiseurs de cadeaux, qui puisent dans un coffre-fort bien garni. C’est comme ce jeune rustre qui demeure ici, un très-joli garçon, ma foi, la main toujours ouverte. Cette nuit encore, sans que le père s’en doute, il a sauté par-dessus le mur du jardin pour s’en venir chez nous. Je veux aller le trouver ; mais il a un esclave le plus brutal du monde, qui sort dès qu’il aperçoit une de nous près de la maison, et nous chasse à grands cris, comme des oies sur un tas de blé. Il est aussi de la campagne. Advienne que pourra, je frappe. Y a-t-il un gardien à cette porte ? sortira-t-on ?


SCÈNE II. — STRATILAX, ASTAPHIE.


STRATILAX. Qui donc heurte si violemment chez nous ?

ASTAPHIE. C’est moi, regarde de ce côté.

STRATILAX. Qui, moi ?

ASTAPHIE. Ne me vois-tu pas ?

STRATILAX. Malheur à toi ! De quel droit t’approches-tu de cette maison et frappes-tu à notre porte ?

ASTAPHIE. Salut.

STRATILAX. J’ai assez de tes saluts ; je ne m’en soucie guère. Je ne vais pas bien. J’aimerais mieux être malade que de devoir la santé à tes souhaits. Mais je serais curieux de savoir ce qu’on te doit chez nous.

ASTAPHIE. Apaise les feux…

STRATILAX. De ma maîtresse, oui, ma foi ; quant à toi, tu peux t’adresser à ton amant. L’effrontée ! faire des propositions à un campagnard pour se moquer de lui !

ASTAPHIE. Je voulais dire, de ta colère.

STRATILAX. Je gagerais bien que tu n’as pas ta pareille.

ASTAPHIE. Il est aussi par trop bourru.

STRATILAX. Vas-tu encore m’insulter, femelle !

ASTAPHIE. Qu’est-ce que je te dis ?

STRATILAX. Tu viens de m’appeler bourru. Mais enfin si tu ne