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LE BOURRU.




PROLOGUE.


Plaute vous demande une toute petite place dans vos grandes et belles murailles pour y transporter Athènes sans architectes. Eh bien, la lui donnerez-vous, ou non ? Ils consentent. Je pense que je l’obtiendrai de vous sans retard. Et si je vous demandais quelque chose du vôtre ? Ils refusent. Ah ! ma foi, vous avez conservé les vieilles coutumes, votre langue tourne vite quand il s’agit de dire non. Mais occupons-nous de ce qui nous rassemble. Le théâtre, tel que vous le voyez, sera Athènes pour un moment, tandis que nous jouerons cette comédie. Ici demeure une femme qui a nom Phronésie. C’est une personne qui a toutes les manières de ce temps-ci : jamais elle ne demande à ses amants ce qu’ils lui ont déjà donné ; mais du reste elle fait bien tout ce qu’elle peut pour qu’il ne leur reste rien, demandant et prenant sans cesse, à la mode des femmes. Elles en font toutes autant lorsqu’elles se sentent aimées. Elle fait accroire à un militaire qu’elle a eu de lui un garçon, pour lui rafler tout son bien, jusqu’aux épluchures. Bref, pour peu que la coquine vive, il lui laissera tout gober, jusqu’au souffle qu’il a dans le corps[1].

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  1. La fin du monologue manque.