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CHARMIDE. C’est triste de ne pouvoir récompenser le mal et le bien.

CALLICLÈS, frappant à la porte. Ouvrez, ouvrez vite, et si Lesbonicus est chez lui, dites-lui de sortir ; cela presse, j’ai besoin de le voir sur-le-champ.


SCÈNE III. — LESBONICUS, CHARMIDE, CALLICLÈS.


LESBONICUS. Qui donc m’appelle avec tant de tapage ?

CALLICLÈS. Un ami qui vous veut du bien.

LESBONICUS. Cela va-t-il bien, dites-moi ?

CALLICLÈS. Très-bien. Votre père est revenu en bonne santé, j’en suis tout joyeux.

LESBONICUS. Qui dit cela ?

CALLICLÈS. Moi.

LESBONICUS. Vous l’avez vu ?

CALLICLÈS. Et vous pouvez le voir aussi.

LESBONICUS. Ô mon père, mon cher père, salut !

CHARMIDE. Salut mille fois, mon enfant.

LESBONICUS. Si vos fatigues, mon père…

CHARMIDE. Il ne m’est rien arrivé, ne crains rien. Je reviens bien portant et j’ai réussi dans mes entreprises. Si tu veux seulement bien te conduire, la fille de Calliclès est à toi.

LESBONICUS. Je l’épouserai, mon père, et une autre encore, si vous l’ordonnez.

CHARMIDE. Pourtant, je suis fâché contre toi.

CALLICLÈS. C’est assez d’une punition pour un seul.

CHARMIDE. Au contraire, c’est trop peu pour lui ; quand, pour ses péchés, il épouserait cent femmes, ce ne serait pas encore assez.

LESBONICUS. A l’avenir je me rangerai.

CALLICLÈS. Tu le dis, tâche de le faire.

LESBONICUS. Y a-t-il rien qui empêche que j’épouse demain ?

CHARMIDE. C’est le meilleur, soit. Tiens-toi donc prêt à épouser demain. (Aux spectateurs.) Applaudissez.


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