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LES TROIS DENIERS.




PROLOGUE.



LA DÉBAUCHE, LA MISÈRE.


LA DÉBAUCHE. Viens, ma fille, viens faire ton office.

LA MISÈRE. Je vous suis ; mais je ne sais quel sera le terme de notre course.

LA DÉBAUCHE. Le voici. Tiens, c’est la maison (elle montre la maison de Lesbonicus) ; entres-y. (La misère entre. Aux spectateurs : ) Maintenant, pour ne pas vous laisser d’incertitude, je vous mettrai sur la voie en quelques paroles, si vous me promettez d’être attentifs. D’abord, je vous dirai qui je suis et qui est cette autre qui vient d’entrer là, si vous voulez m’écouter. Le nom que Plaute m’a donné, c’est La Débauche ; puis il a voulu appeler ma fille La Misère. Apprenez pourquoi elle est entrée dans cette maison par mon ordre, et tandis que je parle, ouvrez-moi bien vos oreilles.

Il y a un jeune homme qui demeure dans cette maison ; avec mon aide, il a mangé la fortune de son père. Voyant qu’il n’avait plus de quoi se nourrir, je lui ai donné ma fille pour qu’il vive désormais avec elle. Quant au sujet de la pièce, n’attendez pas que je vous en parle : les vieillards qui vont venir vous mettront au fait. Son nom, en grec, est le Trésor. Philémon en est l’auteur ; Plaute l’a traduite en latin : il l’a nommée les Trois Deniers, et il vous prie de permettre qu’elle reste sous ce nom. Voilà tout : portez-vous bien, écoutez en silence.


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