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jouons à présent comme deux petits chiens. Veux-tu que nous appelions notre bonne amie ? elle dansera.

STICHUS. J’y consens.

SAGARINUS. Ma douce, mon aimable, ma charmante Stéphanie, sors, viens vers tes amours ; je te trouve assez belle.

STICHUS. Très-belle plutôt.

SAGARINUS. Nous sommes gais ; rends-nous plus gais encore par ta présence et par ta vue. Au retour des pays étrangers, nous te désirons, ma petite Stéphanie, miel de ma vie, si notre tendresse te sourit, si nous sommes tous deux dans tes bonnes grâces.


SCÈNE V. — STÉPHANIE, SAGARINUS, STICHUS.


STÉPHANIE. Je ferai ce que vous voudrez, mes chers cœurs : que l’aimable Vénus me protége, comme il est vrai que depuis longtemps je serais venue vous rejoindre, si je n’avais fait un brin de toilette pour vous. Les femmes sont ainsi faites : on a beau être lavée, frottée, habillée, ajustée, il manque toujours quelque chose ; il est bien plus facile de dégoûter les amants par la négligence que de leur plaire toujours par l’élégance.

SAGARINUS. Elle parle d’or.

STICHUS. C’est Vénus elle-même qui parle, Sagarinus.

SAGARINUS, à Stichus qui paraît souffrir. Qu’as-tu ?

STICHUS. J’ai mal partout.

SAGARINUS. Partout ? tant pis.

STÉPHANIE. Près de qui me mettrai-je ?

SAGARINUS. Près de qui veux-tu être ?

STÉPHANIE. Je veux être avec vous deux, car je vous aime l’un et l’autre.

STICHUS. Voilà mes économies bien malades ! C’en est fait, la liberté ne se posera pas sur ma tête.

STÉPHANIE. Faites-moi une place, je vous prie, si toutefois je suis à votre goût. Je veux m’en donner avec vous deux.

STICHUS. Je me meurs.

SAGARINUS. Dis-moi.

STICHUS. Qu’est-ce ?

SAGARINUS. Les dieux me pardonnent, elle ne peut se dispenser de danser aujourd’hui. Allons, mon cœur, mes délices, danse : je danserai avec toi.

STICHUS. Tu ne m’empêcheras pas, ma foi, de sentir certaine démangeaison.