Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


TRACHALION. Entrons tous ensemble, puisque cela nous occupe tous.

PALESTRA. Suis-moi, Ampélisca.

AMPÉLISCA. Je suis ravie de la faveur que te font les dieux. (Ils entrent tous.)

GRIPUS. Ai-je assez de guignon d’avoir été pêcher aujourd’hui cette valise ? ou quand je l’ai eue prise, de ne pas l’avoir cachée dans quelque bon coin ? Je me doutais, ma foi, que je faisais un butin gros d’ennuis, car il me venait par un bien gros temps. Je crois qu’il y a là dedans de l’or et de l’argent à foison. Qu’ai-je de mieux à faire que de rentrer et de me pendre en cachette… un moment seulement, jusqu’à ce que mon chagrin se passe. (Il sort.)


SCÈNE V. — DÉMONÈS.


Dieux immortels, est-il un homme plus heureux que moi, qui retrouve ainsi tout à coup ma fille ? N’est-il pas bien vrai que, si les dieux veulent obliger les honnêtes gens, ils savent toujours s’arranger pour exaucer leurs souhaits ? Ainsi moi, aujourd’hui, je n’espérais rien, je ne comptais sur rien, et voilà que sans m’y attendre je retrouve mon enfant : et je la marierai à un garçon de grande famille, distingué, un Athénien, mon parent. Aussi je veux le faire venir bien vite, et pour cela j’ai dit à son esclave d’aller sur la place : il n’est pas encore parti, cela m’étonne. Mais approchons de la porte : hé ! que vois-je ? Ma femme qui embrasse sa fille et la tient par le cou ; elle est bien sotte et bien assommante avec ses tendresses.


SCÈNE VI. — DÉMONÈS, TRACHALION.


DÉMONÈS. Il faut enfin finir ces embrassades, ma femme. Prépare tout, qu’en rentrant je fasse un sacrifice à nos dieux lares, qui viennent d’augmenter notre famille. Nous avons à la maison des agneaux et des porcs à immoler. Mais pourquoi, femmes, retardez-vous tant Trachalion ? Ah ! le voici qui sort fort à propos.

TRACHALION. Qu’il soit où il voudra, j’aurai bientôt fait de le déterrer, je vous reviendrai avec votre Pleusidippe.

DÉMONÈS. Dis-lui le bonheur que nous venons d’avoir avec notre fille ; prie-le de tout quitter pour venir ici.

TRACHALION. C’est bon.

DÉMONÈS. Dis que je lui donnerai ma fille en mariage.

TRACHALION. C’est bon.