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DÉMONÈS. Dites, qu’y a-t-il d’écrit sur cette petite épée ?

PALESTRA. Le nom de mon père. Et puis, à côté une hachette à deux tranchants, aussi d’or et avec une inscription ; sur cette hachette est le nom de ma mère.

DÉMONÈS. Un moment. Quel est le nom de votre père, sur la petite épée ?

PALESTRA. Démonès.

DÉMONÈS. Dieux immortels, où va mon espoir ?

GRIPUS. Et moi, ma foi, où s’en va le mien ?

DÉMONÈS. Continuez, de grâce, sans vous arrêter.

GRIPUS. Tout doucement, où allez tous vous faire pendre.

DÉMONÈS. Dites le nom de votre mère qui est sur la cachette.

PALESTRA. Dédalis.

DÉMONÈS. Les dieux veulent mon bonheur.

GRIPUS. Et ma perte.

DÉMONÈS. Ce doit être là ma fille, Gripus.

GRIPUS. Je ne m’y oppose pas (A Trachalion.) Que tous les dieux t’exterminent, toi qui m’as vu de tes yeux aujourd’hui, et moi aussi, imbécile qui n’ai pas regardé cent fois si je n’avais pas de témoin, avant de retirer mon filet de l’eau !

PALESTRA. Après cela, il y a une faucille d’argent, deux petites mains jointes, une petite laie.

GRIPUS, à part. Va-t’en à la malheure avec ta laie et ses marcassins !

PALESTRA. Une balle d’or, que mon père m’a donnée le jour anniversaire de ma naissance.

DÉMONÈS. C’est elle, assurément : je ne peux me retenir de l’embrasser. Salut, ma fille ; je suis le père à qui tu dois le jour ; c’est moi qui suis Démonès, et ta mère Dédalis est ici à la maison.

PALESTRA. Salut, mon père, que je n’espérais plus voir.

DÉMONÈS. Salut : qu’il m’est doux de t’embrasser !

TRACHALION. Charmant bonheur que Tos bons sentiments méritent bien !

DÉMONÈS. Tiens, et porte, je te prie, cette valise chez nous, Trachalion.

TRACHALION. Voilà la récompense de tes coquineries, Gripus. Je te félicite de ton méchant succès, Gripus.