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DÉMONÈS. Tu veux parler sans doute de celle que tu me don-, nais pour ma compatriote ?

TRACHALION. Précisément : et les jouets qu’elle avait dans son enfance se trouvent dans cette cassette qui est dans cette valise. Cela ne peut servir de rien à cet homme, et s’il la lui rend, cela aidera la jeune fille a retrouver ses parents.

DÉMONÈS. Je la lui ferai rendre ; tais-toi.

GRIPUS. Non, ma foi, je ne lui donnerai rien.

TRACHALION. Je ne demande rien non plus, que la cassette et les jouets.

GRIPUS. Et s’ils sont en or ?

TRACHALION. Qu’est-ce que cela te fait ? on te rendra or pour or, argent pour argent, poids pour poids.

GRIPUS. Fais-moi voir l’or d’abord, je te ferai voir ensuite la cassette.

DÉMONÈS, à Gripus. Gare à toi, et silence ! (A Trachalion.) Toi, poursuis ce que tu disais.

TRACHALION. Tout ce dont je vous supplie, c’est d’avoir pitié de cette jeune fille, au cas où cette valise serait, comme je le soupçonne, celle de l’entremetteur. Ce n’est qu’une conjecture, je ne vous affirme rien.

GRIPUS. Voyez comme il s’y prend, le scélérat !

TRACHALION. Laisse-moi continuer. (A Démonès.) Si la valise est au coquin dont je parle, elles sauront la reconnaître ; faites-la-leur montrer.

GRIPUS. Que je la montre ?

DÉMONÈS. Il n’a pas tort, Gripus, de demander qu’on fasse voir la valise.

GRIPUS. Si fait, ma foi, il a tous les torts du monde.

DÉMONÈS. Comment cela ?

GRIPUS. Parce que si je la montre, elles diront bien vite qu’elles la reconnaissent.

TRACHALION. Infâme ! crois-tu donc que tout le monde te ressemble, mauvais drôle ?

GRIPUS. J’entendrai tout cela sans peine, pourvu que le maître soit pour moi.

TRACHALION. Oui, dans ce moment il est pour toi, mais la preuve sera pour nous.

DÉMONÈS. Gripus, fais attention. (A Trachalion.) Et toi, en deux mots, que demandes-tu ?

TRACHALION. Je l’ai dit ; mais si vous n’avez pas compris, je le répéterai : ces deux jeunes filles, comme je vous disais