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SIMON. Tourne donc le dos. Hé ! (Ballion entre et se met aux genoux de Pseudolus.)

BALLION. Je n’aurais jamais cru devenir ainsi ton suppliant… Hi ! hi ! hi !

PSEUDOLUS. Assez.

BALLION. J’ai tant de chagrin !

PSEUDOLUS. Si tu n’en avais pas, c’est moi qui en aurais.

BALLION. Qu’est-ce à dire, Pseudolus ? emporter ainsi l’argent de ton maître ?

PSEUDOLUS. Oui, et avec plaisir, et de grand cœur.

BALLION. Ne voudrais-tu pas me faire cadeau d’une petite partie ?

PSEUDOLUS. Je sais : tu diras que je suis un avare, car tu ne seras pas par moi plus riche d’une obole. Tu n’aurais pas eu pitié de mon dos, si je n’avais pas réussi.

BALLION. Je saurai me venger si les dieux me prêtent vie.

PSEUDOLUS. Pourquoi me menacer ? j’ai de bonnes épaules.

BALLION. Soit donc. (Il s’en va.)

PSEUDOLUS. Allons, reviens.

BALLION. A quoi bon revenir ?

PSEUDOLUS. Reviens toujours, tu ne seras pas attrapé.

BALLION. Me voici.

PSEUDOLUS. Viens-t’en boire avec moi.

BALLION. Que j’aille boire ?

PSEUDOLUS. Fais ce que je te dis. Si tu viens, tu auras la moitié de ceci, et même plus.

BALLION. Je viens, mène-moi où tu voudras.

PSEUDOLUS. Eh bien, Simon, êtes-vous fâché contre moi ou contre votre fils à cause de cette histoire ?

SIMON. Non certes.

PSEUDOLUS, à Ballion. Par ici.

BALLION. Je te suis. Que n’invites-tu aussi les spectateurs ?

PSEUDOLUS. Ma foi, ils n’ont pas l’habitude de m’inviter, ni moi de les inviter non plus. (Aux spectateurs.) Mais si vous voulez applaudir et donner votre approbation à la pièce et à la troupe, je vous inviterai demain.


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