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BALLION. Livrez-moi au moins Pseudolus.

SIMON. Que je te livre Pseudolus ! Qu’a-t-il fait ? Ne t’ai-je pas averti cent fois de prendre garde à lui ?

BALLION. Il m’a ruiné.

SIMON. Et moi il m’a mis à l’amende de vingt belles mines.

BALLION. Que faire ?

HARPAX. Rendez-moi l’argent, et pendez-vous après.

BALLION. Que les dieux vous exterminent ! Venez donc avec moi sur la place, que je vous paye.

HARPAX. Je vous suis.

BALLION. Je solderai aujourd’hui les étrangers ; demain je m’arrangerai avec les citoyens. Pseudolus a prononcé ma sentence de mort, en m’envoyant le drôle qui a emmené Phénicie. (A Harpax.) Suivez-moi. (Aux spectateurs.) N’attendez pas que1 je rentre par ici dans ma maison. Après cette belle aventure, je suis bien décidé à prendre par les ruelles.

HARPAX. Si vous aviez aussi bonnes jambes que bonne langue, vous seriez déjà sur la place.

BALLION. Il est certain que de mon jour de naissance je ferai le jour de mes funérailles.


SCÈNE VIII. — SIMON.


Je l’ai joliment étrillé, et l’esclave a joliment étrillé son ennemi. Mais je veux recevoir Pseudolus autrement qu’on ne fait dans les comédies, où l’on apprête les fouets et les étrivières. Au lieu de le punir je lui compterai les vingt mines que je lui ai promises en cas de succès ; je les lui apporterai de moi-même. C’est un gaillard bien fin, bien rusé, bien madré ; oui, Pseudolus a enfoncé le Troyen Dolon et Ulysse. Rentrons, apprêtons l’argent, et attendons-le.


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ACTE V.


SCÈNE I. — PSEUDOLUS.


Eh bien, qu’est-ce que cela, mes jambes ? Est-ce ainsi que l’on se comporte ? Voulez-vous bien vous tenir, ou non ? Voulez-vous que je m’étale et me fasse ramasser ? Ma foi, si je tombe, ce sera votre faute. Avancerez-vous ? Ah ! il faudra me