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BALLION. A-t-il aussi un beau jour conquis la prison, votre patrie ?

HARPAX. Si vous dites des sottises, vous en entendrez.

BALLION. En combien de jours êtes-vous venu de Sioyone ici ?

HARPAX. En un jour et demi.

BALLION. Vous avez bien marché, ma foi. Il a des ailes aux jambes. On n’a qu’à regarder ses mollets pour être sûr qu’il est de force à porter de fameuses entraves. Ah çà, quand vous étiez petit, aviez-vous l’habitude de coucher dans un berceau ?

HARPAX. Sans doute.

BALLION. Et aviez-vous l’habitude de faire… vous m’entendez ?

SIMON. Assurément il en avait l’habitude.

HARPAX. Êtes-Vous fous tous les deux ?

BALLION. Répondez un peu. La nuit, quand le militaire était de service, alliez-vous avec lui ? son épée entrait-elle bien dans votre fourreau ?

HARPAX. Allez vous faire pendre.

BALLION. Vous pourrez y aller vous-même aujourd’hui, et de bonne heure.

HARPAX. Voyons, remettez-moi la femme ou rendez-moi l’argent.

BALLION. Attendez.

HARPAX. Pourquoi attendre ?

BALLION. Dites un peu combien vous avez loué cette chlamyde.

HARPAX. Qu’est-ce à dire ?

BALLION. Et le coutelas ? à quel prix ?

HARPAX. Voilà des gens qui auraient bon besoin d’hellébore.

BALLION. Et puis…

HARPAX. Assez.

BALLION. Combien le chapeau rapporte-t-il à son maître pour la journée ?

HARPAX. Comment, à son maître ? rêvez-vous ? Tout cela est à moi, bien à moi, acheté de mon pécule.

BALLION. Oui, de celui que tu as au haut des cuisses.

HARPAX. Ces deux vieillards sont huilés ; ils veulent se faire frotter à la vieille mode.

BALLION. Répondez, je vous prie, mais sérieusement cette fois, à ma question : combien gagnez-vous ? combien Pseudolus vous a-t-il loué ?

HARPAX. Quel Pseudolus ?

BALLION. Celui qui vous a fait la leçon, qui vous a enseigné