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BALLION. Polymachaeroplacidès vous envoie chez moi ?

HARPAX. Vous dites la vérité.

BALLION. Pour me remettre cet argent ?

HARPAX. Si vous êtes bien Ballion le prostitueur.

BALLION. Et pour emmener la femme de chez moi ?

HARPAX. Oui.

BALLION. Et il a dit qu’elle s’appelait Phénicie ?

HARPAX. Vous avez bonne mémoire.

BALLION. Attendez, je suis à vous tout de suite.

HARPAX. Au moins faites vite, dépêchez-vous ; je suis pressé ; ne voyez-vous pas qu’il se fait tard ?

BALLION. Si fait. (Il montre Simon.) Mais je veux qu’il m’assiste. Restez seulement là, je reviens. (A Simon.) Eh bien, Simon, que faire ? à quel parti m’arrêter ? Je le prends en flagrant délit, ce porteur d’argent. SIMON. Comment cela ?

BALLION. Vous ne voyez pas de quoi il retourne ?

SIMON. Non, je suis là-dessus le plus ignorant du monde.

BALLION. Par ma foi, c’est un grand pendard que ce Pseudolus ! Comme il a bien combiné sa fourberie ! Il a donné à cet homme tout juste la somme que me devait le militaire, et l’a déguisé pour venir chercher la belle. C’est votre Pseudolus qui nous l’envoie, comme s’il venait de la part du militaire macédonien.

SIMON. As-tu palpé l’argent ?

BALLION, montrant les cinq mines. Comment ! vous demandez ce que vous voyez ?

SIMON. Hé ! pense alors à me donner la moitié du butin : part à deux, cela doit être.

BALLION. Peste ! comment donc ! c’est bien tout à vous.

HARPAX. Vous occuperez-vous bientôt de moi ?

BALLION. Je m’en occupe. (A Simon.) Que me conseillez-vous, Simon ?

SIMON. Égayons-nous un peu aux dépens de ce prétendu ambassadeur.

BALLION. Oui, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive qu’on se moque de lui. Suivez-moi. (A Harpax.) Eh bien, vous êtes donc son esclave ?

HARPAX. Tout à fait.

BALLION. A quel prix vous a-t-il acheté ?