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PSEUDOLUS. Bonne chère, vins, parfums, fines bouteilles et friands ragoûts ; avec cela une femme charmante, qui te donnera baisers sur baisers.

SIMIA. Me voilà joliment régalé.

PSEUDOLUS. Si tu réussis, tu auras bien plus raison de le dire.

SIMIA. Si je ne réussis pas, offre-moi un régal de gibet, bourreau. Mais montre-moi vite où est la porte de ce Ballion.

PSEUDOLUS. Par ici, la troisième.

SIMIA. St ! tais-toi, la porte bâille.

PSEUDOLUS. C’est que sans doute elle a mal au cœur.

SIMIA. Comment cela ?

PSEUDOLUS. Parce que, ma foi, elle vomit le prostitueur en personne.

SIMIA. C’est lui ?

PSEUDOLUS. Oui.

SIMIA. Triste marchandise.

PSEUDOLUS. Regarde un peu ; il ne marche pas droit, il va de travers, comme les écrevisses.


SCÈNE II. — BALLION, PSEUDOLUS, SIMIA.


BALLION. Il n’est pas si malin que je croyais, ce cuisinier : il n’a encore harponné qu’un cyathe et une coupe.

PSEUDOLUS, à Simia. Hé, voici le moment, l’occasion.

SIMIA. Je suis de ton avis.

PSEUDOLUS. Fais adroitement ton petit chemin, je reste ici en embuscade.

SIMIA, haut. J’ai bien compté, la sixième rue après la porte, c’est là qu’il m’a recommandé de descendre ; mais je ne me rappelle plus trop quelle maison il m’a dit.

BALLION, à part. Qu’est-ce que cette homme en chlamyde ? d’où vient-il ? que cherche-t-il ? C’est une figure étrangère et qui m’est inconnue.

SIMIA. Mais voici quelqu’un qui pourra me tirer d’embarras et me renseigner exactement.

BALLION. Il vient droit à moi. De quel pays peut-il bien être ?

SIMIA. Hé, vous l’homme à la barbe de bouc, répondez à une question.

BALLION. Ah çà, vous ne saluez pas d’abord ?

SIMIA. Je n’ai pas de salut à jeter au nez des gens.

BALLION. Eh bien, ma foi, je vous en offrirai autant.

PSEUDOLUS, à part. Ils vont bien pour leur début.