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PSEUDOLUS. Vous m’en donnerez. Prenez garde-à moi, je vous le conseille.

CALLIPHON. M’est avis que, si tu en viens à bout, tu auras accompli un exploit superbe.

PSEUDOLUS. Je m’en charge.

SIMON. Et si tu ne réussis pas ?

PSEUDOLUS. Faites-moi donner les étrivières. Mais si je réussis ?

SIMON. Je prends à témoin Jupiter que tu n’auras jamais rien à craindre pour cela.

PSEUDOLUS. Tâchez de vous en souvenir.

SIMON. Comment ! je ne saurai me tenir sur mes gardes, quand je suis prévenu ?

PSEUDOLUS. Gardez-vous bien, je vous en avertis, encore une fois, gardez-vous bien ; gardez-vous. Hé, hé ! de ces mains que voilà vous-même aujourd’hui me compterez la somme.

CALLIPHON. C’est un garçon incomparable, s’il tient parole.

PSEUDOLUS, à Calliphon. Vous pourrez m’emmener en servitude chez vous, si je ne fais pas ce que je dis.

CALLIPHON. Voilà une parole gentille. Il est à moi.

PSEUDOLUS. Voulez-vous que je vous dise quelque chose qui vous étonnera plus encore ?

CALLIPHON. Je grille de l’apprendre, je t’écoute avec plaisir.

SIMON. Voyons, je t’entends parler avec assez de plaisir aussi.

PSEUDOLUS. Avant d’engager la bataille, j’en livrerai une autre, glorieuse, mémorable.

SIMON. Laquelle ?

PSEUDOLUS. Eh ! ce marchand, votre voisin, par mon industrie et mon subtil génie, je lui escamoterai gaiement cette joueuse de flûte qui tourne la tête à votre fils.

SIMON. Par exemple !

PSEUDOLUS. Et je remporterai ma double victoire d’ici à ce soir.

SIMON. Si tu exécutes ces deux coups de maître, comme tu t’en vantes, tu surpasseras en valeur le roi Agathocle. Mais si tu es battu, qu’auras-tu à dire si je te fourre à l’instant même au moulin ?

PSEUDOLUS. Ah ! que ce ne soit pas pour un jour seulement, mais pour tout le restant de ma vie. Et si j’en sors à mon honneur, me donnerez-vous l’argent pour le remettre aussitôt à ce marchand, de votre consentement ?

CALLIPHON. La demande de Pseudolus est trop juste ; dites que vous le voulez bien.