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Phénicie, tu visiteras le cabinet avec une peau à la phénicienne.


SCÈNE III. — CALIDORE, PSEUDOLUS, BALLION.


CALIDORE. Pseudolus, entends-tu ce qu’il dit ?

PSEUDOLUS. Oui, maître, et je suis tout oreilles.

CALIDORE. Que me conseilles-tu de lui envoyer, pour l’empêcher de livrer ma maîtresse aux passants ?

PSEUDOLUS. Ne vous en tourmentez pas : soyez tranquille, je m’en charge pour vous et pour moi. Il y a longtemps que je lui veux du bien, il m’en veut aussi, notre amitié est de vieille date. Je lui enverrai aujourd’hui, pour son jour de naissance, une poire d’angoisse tout à point.

CALIDORE. Que faut-il faire ?

PSEUDOLUS. Occupez-vous d’autre chose.

CALIDORE. Mais…

PSEUDOLUS. Suffit.

CALIDORE. Je suis au supplice.

PSEUDOLUS. Endurcissez votre cœur.

CALIDORE. Je ne puis.

PSEUDOLUS. Tâchez de pouvoir.

CALIDORE. Comment pourrais-je triompher de mon cœur ?

PSEUDOLUS. Songez à ce qui est utile, au lieu d’écouter votre cœur au moment critique.

CALIDORE. Chansons que tout cela ! Pas de plaisir en amour si l’on ne fait quelque folie.

PSEUDOLUS. Encore ?

CALIDORE. Mon cher Pseudolus, laisse-moi déraisonner ; allons, laisse-moi.

PSEUDOLUS. Soit, pourvu que je m’en aille.

CALIDORE. Reste, reste : je serai comme tu voudras.

PSEUDOLUS. Bien, vous êtes sage, à présent.

BALLION. Le jour passe, je perds mon temps. (A son esclave.} Marche devant, mon garçon.

CALIDORE. Eh ! il s’en va : tu ne le rappelles pas ?

PSEUDOLUS. Qu’est-ce qui vous presse ? tout doux.

CALIDORE. Avant qu’il soit parti.

BALLION, à son petit esclave. Ah çà, drôle, tu marches comme une tortue.

PSEUDOLUS, courant après Ballion. Holà, l’homme à la fête, l’homme à la fête ! c’est à toi que je parle, hé ! l’homme à la