Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


EUTYQUE. Rien d’étonnant à cela.

CHARINUS. Eh bien, je vous consulte, répondez, quel genre de mort dois-je choisir ?

EUTYQUE. Taisez-vous, ne dites pas cela.

CHARINUS. Et que voulez-vous que je dise ?

EUTYQUE. Vous plaît-il que je fasse la barbe à votre père ?

CHARINUS. Assurément.

EUTYQUE. Voulez-vous, que j’aille au port ?

CHARINUS, Ah ! volez-y au plus vite.

EUTYQUE. Que je lui enlève votre maîtresse ?

CHARINUS. Eh, payez-la au poids de l’or.

EUTYQUE. Mais où est-il cet or ?

CHARINUS. Je prierai Achille de me donner celui qu’il a reçu pour la rançon d'Hector.

EUTYQUE. Êtes-vous dans votre bon sens ?

CHARINUS. Par Pollux, si j’y étais, ce n’est pas vous que je prendrais pour médecin.

EUTYQUE. Voulez-vous qu’on l’achète au prix qu’il mettra lui-même ?

CHARINUS. Enchérissez, même de deux mille drachmes.

EUTYQUE. Assez.

CHARINUS. Mais dites-moi, où trouverez-vous l’argent, quand mon père le demandera ?

EUTYQUE. On le trouvera, on le cherchera, on imaginera, un moyen.

CHARINUS. Vous me faites mourir. « On imaginera un moyen » ne me rassure guère.

EUTYQUE. Vous tairez-vous ?

CHARINUS. Vous commandez à un muet.

EUTYQUE. Voilà qui est entendu. Occupez-vous maintenant d’autre chose.

CHARINUS. Je ne saurais.

EUTYQUE. Bonne santé.

CHARINUS. Cela ne se peut avant que vous soyez de retour.

EUTYQUE. Soyez plus raisonnable.

CHARINUS. Adieu ; triomphez ; et sauvez-moi.

EUTYQUE. C’est ce que je ferai. Attendez-moi à la maison.

CHARINUS. Revenez bien vite avec le butin.